Page:Montreuil - Cœur de Rose et Fleur de Sang, 1926.pdf/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
CONTES ET NOUVELLES

ré de fièvre, j’arrivai à la bourgade des Hurons. Et pendant quinze jours, le Père Le Caron me soigna comme un enfant ; si bien qu’au bout de ce temps, il ne me restait plus que la cicatrice que j’ai encore. Quand j’y pose le doigt, je me dis : « Mon garçon, tu as eu de la chance de rencontrer un bon religieux, avec sa petite trousse et son grand cœur, car sans cela le chiendent aurait déjà poussé sur ta tombe. »

— « Le bon Père appréciera ton attention, je n’en doute pas, mais je ne répondrais point qu’il se régalera de ton cadeau. »

— « Que veux-tu dire ? Oserais-tu prétendre qu’un homme de la valeur du Père Le Caron n’aimerait pas le vin ? Du vin de chez nous, du vin de France… »

— « Je ne dis pas cela, et je sais que le Père Le Caron est un héros, dont le nom passera dans l’histoire ; mais s’il se trouve dans la bourgade, un sauvage malade, ayant besoin d’un cordial, notre