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CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

présente, il attendait patiemment que la Providence se chargeât de ses jouissances futures. M. Asborn n’anticipait rien, il était heureux au jour le jour, distribuant avec une parfaite insouciance et une égale bonhomie sa confiance aux gens et aux bêtes.

Cet homme irréprochable ne voyait que le bien dans les âmes et dans les êtres. Le mal était si étranger à sa pensée, qu’il ne pouvait le concevoir que comme une chose lointaine et exceptionnelle. Cela fit que, dans un temps où toute la Nouvelle-Angleterre était continuellement inquiète, à cause des fréquentes incursions des Sauvages du Canada, M. Asborn et toute sa congrégation, influencée par son exemple, dormaient dans une parfaite tranquillité.

Mme Asborn partageait en tout les vues de son mari, et le ménage était parfaitement heureux.

M. Bonnell, le meunier, voisin du confiant ministre, mais qui ne possédait