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CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

mente qui, à seize ans, n’avait plus rien de fraternel.

Le Destin semblait ignorer l’ardente dévotion de la jeune Indienne et, depuis toujours, son cœur était à Fleur de Sang, qui répondait sans mystère à son affection.

L’amour innocent des jeunes amants s’épanouissait au grand jour, comme les fleurs de la prairie, et La Brise dut subir quotidiennement l’horrible tourment de voir celui qu’elle aimait faire, sous ses yeux, sa cour à une rivale. Elle sut cacher son dépit et garder pour elle seule le secret de son désenchantement, mais dans la sombre profondeur de sa souffrance insoupçonnée, son âme se gangrena et rêva sourdement de vengeance.


V


Juin resplendissait dans la beauté vierge des forêts canadiennes ; la nature, dans une débauche de richesse, étalait à