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KAHITA

Confiance ignorante de l’âme — tendre fleur, qui s’épanouit au soleil du premier amour — que d’illusions insensées, que de téméraires espérances elle caresse, jusqu’au jour néfaste où une déception, d’autant plus cruelle qu’elle était plus imprévue, vient démolir le fragile échafaudage d’un doux roman.

La jeune Indienne était belle, et dans sa tribu, elle était recherchée par les meilleurs partis ; mais, chaque fois qu’un vaillant guerrier l’invitait à entrer dans son wigwam, Kahita refusait, parce que l’image du blond capitaine se levait entre elle et le prétendant.

Sa pensée montait naturellement vers son idole, comme une fumée d’encens. Elle aimait inconsciemment, sans espérance, peut-être, mais sans appréhension : elle vivait un songe sans penser au lendemain.

Kahita était si jeune, la vie bouillonnait si violemment dans tout son être, qu’elle était aveuglée par l’impétuosité