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KAHITA

de l’action que Kahita, après une navigation pénible de plusieurs heures, arriva à proximité du fort de Chouagen.

En entendant les cris de mort des sauvages, elle comprit ce qui se passait et, prudente, aborda en deçà de la place, afin de n’être pas aperçue. La hardie messagère cacha sa pirogue dans les joncs, puis entra dans le bois et se glissa, comme un félin, dans la direction du fort. Agile et légère elle grimpa dans un arbre, et assista à toute l’épouvante du spectacle. Les Sauvages hideux, rouges du sang de leurs victimes, hurlaient des chants de mort, et voulaient sans pitié massacrer tous les prisonniers, malgré les Français, qui eux-mêmes couraient les plus grands risques en s’opposant à leurs desseins cruels.

Frémissant d’inquiétude encore plus que d’horreur, la pauvre enfant ne cherchait qu’un visage, dans cette cohue infernale et meurtrière.

Soudain, comme si l’ange du destin