Page:Montreuil - La légende du Lac au fantôme, conte canadien, paru dans Mon Magazine, janvier 1926.djvu/6

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Le génie avait le cœur tendre
Et plus souvent il consolait.
Sa bonté savait condescendre
Et se montrer quand il fallait :
Lorsque trop fort soufflait la brise,
Il mettait un feston d’argent
Aux franges de la vague grise
Et son oracle était : « Changeant. »
Quand la lune sous un nuage
Dérobait son grand œil moqueur,
Elle disait dans un mirage :
« Ô guerrier, tu seras vainqueur. »


Mais, pour payer le service
De l’Esprit sauvage et puissant.
Il fallait faire un sacrifice
Qu’il exigeait une fois l’an.
Il voulait une fiancée,
Qu’il venait lui-même quérir
Dans une pirogue élancée,
Qui seule au vent savait courir.
C’était un canot sans pilote,
Qu’un soir, on voyait approcher,