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la vengeance d’une morte

vers sa demeure suprême et poétique, je revoyais la petite morte en sa robe de mousseline vaporeuse comme un rêve, je revoyais la mère en deuil, étouffant ses sanglots…

À ce moment, j’entendis les branches craquer derrière moi et la voix d’un gamin qui me disait bonjour. Je me retournai, regrettant l’intrusion de ce visiteur. Mais lui, sans remarquer la froideur de mon accueil, vint s’arrêter auprès de moi. Je le connaissais, c’était le fils de ma blanchisseuse et il avait déjà, à treize ans, une réputation bien établie de larron.

Ce matin-là, je remarquai dans ses yeux gris une expression d’audace et de convoitise qui m’inquiéta. Me voyant penchée sur le marbre brisé, cherchant à déchiffrer l’inscription que la mousse avait envahie, il me dit : « Cela fera un beau perron à notre maison, cette grande pierre plate. »