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le petit roussin

le vieil homme n’en devint pas moins, à la ferme, un factotum : c’était lui qui tenait compagnie aux visiteurs, tandis que les maîtres s’occupaient aux besognes pressées, c’était toujours lui qui surveillait les enfants dans leurs jeux, lui qui soignait la basse-cour

La basse-cour, c’était là qu’il passait ses plus belles heures : les générations d’oies grasses, les régiments de dindons étaient son orgueil et son honneur. Mais on eût dit que Brunelle savait être partout à la fois ; quand on ne l’avait pas vu passer, on sentait tout de même qu’il était venu, par l’ordre qui régnait.

Son triomphe, cependant, c’était à Noël. Ce jour-là on comprenait davantage que cet homme mettait tout son bonheur à contenter les autres, son visage placide semblait transfiguré, il était affairé, malgré son allure silencieuse et discrète ; après avoir préparé la table du réveillon, décoré la salle à manger de fes-