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contes et nouvelles

taient pour rien dans le charme captivant de leur personne.

La grâce émanait d’elles ; elles prenaient l’âme sans éblouir le regard. En présence des deux, l’amour, près d’éclore, devait hésiter, mais une fois épanoui à la chaleur des grands yeux noirs de Paule ou sous la flamme adoucie des prunelles aux transparences de mer de Yolande, il devait être éternel.

Pierre d’Algy, qui depuis deux mois avait inopinément retrouvé ses cousines, après cinq années d’absence, ce sceptique qui avait trimballé les belles années de sa vie sous les cieux de tous les pays et brûlé, précocement, les chères illusions de sa jeunesse à la flamme éphémère d’amourettes sans poésie et sans rêve, ce blasé subissait, maintenant, toutes les anxiétés de l’indécision et du doute. Il sentait au fond de lui-même un émoi auquel il n’était pas accoutumé, s’oubliant, souvent, en de