Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (deuxième édition).djvu/20

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Quand les Indiens, marchant par bandes,
Vivaient au pays giboyeux,
Promenant l’orgueil de leur race
Sur le sol, où, de leurs aïeux
Ils conservaient partout la trace,
Avec un soin religieux ;

Les anciens guerriers, pleins d’audace,
Y venaient se ressouvenir,
Les jeunes, à la même place,
Voulaient apprendre l’avenir ;
Car le beau lac aux eaux profondes
Avait un pouvoir merveilleux :
Un génie habitait ses ondes…
C’était l’oracle de ces lieux.
Chacun comprenait son langage
Sans phrase et tout silencieux…
Si l’on y voyait son image,
L’augure en était précieux,
Pourvu que sans ombre et sans ride
Le flot vous renvoyât vos traits.
L’ambition perdait la bride
Chez tous les chercheurs de secrets.

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