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MA VIEILLE ÉGLISE ST-ROCH

Elle n’existe plus la chère vieille église
Où souvent j’ai prié, lorsque j’étais enfant.
L’orgueil a démoli ses murs de pierre grise
Pour bâtir à leur place un temple triomphant.
Et dans l’étroite rue, où l’autre était à l’aise,
Avec un air d’aïeul toujours prêt à bénir,
Le nouvel édifice est encombrant et lèse
De son luxe insolent mon pieux souvenir :
Les chapitaux seulptés, le somptueux portique
Offrent au cœur fidèle un visage étranger.
Je te regrette encore, ô mon église antique,
Contre ce luxe fat je voudrais t’échanger :
On pouvait d’un coup d’œil t’admirer, humble
[temple,

Pour contempler le neuf il faut s’en éloigner.
Je hais ce monument comme un mauvais exemple
Et pleure sur l’absent, qu’on aurait dû soigner.
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