Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (deuxième édition).djvu/62

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Que l’ennemi faucha, mais dont il dut apprendre
Un chapitre sans fin d’héroïque valeur.
C’est à l’humanité que tu les donnes, France,
Ces enfants glorieux ; qui faisaient ton orgueil ;
Qui du savoir, des arts couronnaient l’espérance
Et qui, dans le trépas, n’ont pas même un cercueil !…
Au nom de l’Idéal c’est toi qui prends les armes.
Lorsque la barbarie outrage l’univers…
Les peuples, après toi, s’élancent aux alarmes,
Pour partager ta gloire et même tes revers.
Car c’est le cœur du Bien et du Beau qui palpite
En ton sein héroïque. Et quand ce cœur s’émeut.
De joie ou de douleur, le monde entier s’agite.
De ta grandeur jaloux, le barbare t’en veut,
Ne pouvant s’élever jusqu’où va ton génie,
Il voudrait en briser l’étincelle à ton front
Et boire tout ton sang. O sauvage folie,
Que ses enfants, honteux, peut-être maudiront.
France chevaleresque, à la grandeur insigne
Tu joins la majesté de tes voiles de deuil…
Pour défendre l’honneur d’une mère si digne,
Les fils, en souriant, meurent avec orgueil.
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