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Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/23

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QUEBEC PITTORESQUE
Quand l’automne, à pas lents, s’avance sur la mousse,
Au fond des bois rêveurs ou sur le gai côteau,
Qu’il effeuille les fleurs et fait la forêt rousse,
Notre ville coquette apparaît sans manteau ;
Ainsi qu’après le bal, assise à sa toilette,
Une femme sourit à ses traits un peu las,
Québec en corselet, sans poudre et sans voilette,
Longuement se contemple au grand fleuve d’en bas.
Les érables au vent en secouant leur tête,
Jettent des feuilles d’or sur le front des passants,
C’est octobre qui met des couronnes de fête !
Et les grands arbres nus écoutent les accents
Que leur chante la brise en jouant sur les branches.
A ce concert connu, les oiseaux migrateurs
Vers le printemps sans fin tournent leurs ailes fran[ches.
Ils

ont joué leur rôle et s’en vont les chanteurs !
Mais quand sur les carreaux se figent les buées,
Que l’hiver sur les toits met ses lourds capuchons,
Ses franges de glaçons au bord des cheminées
Et sont duvet de givre au flanc des vieux donjons,
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