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Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/25

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Dédié à Lord Thomas Shaughnessey
Président de la compagnie C. P. R. de
1899 à 1923

Gigantesque et splendide, en ces lieux, la nature
De sauvage beauté, tout l’an resplendissait :
Les monts changeaient d’aspect, les vallons de ver[dure,
Sous

les regards de Dieu qui seul les connaissait :
Les oiseaux s’abreuvaient à l’onde des fontaines,
Au miroir des étangs, les fleurs se contemplaient,
Ignorant le dépit des rivalités vaines ;
Les ruisseaux, libres, gais, cascadaient, s’en allaient,
Murmurant, en passant, quelque compliment tendre
Aux grives qui piaillaient en folatrant au bain.
Ces coquettes feignaient de ne pas le comprendreLes
oiselles, d’instinct, pratiquent l’art mondain ; --Les
papillons, lassés de quelque folle ronde,
Venaient se reposer en l’Eden ignoré :
Le Bonheur était roi, dans cet étrange monde,
Il règnait sans couronne et sans trône doré.
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