Aller au contenu

Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dédié à M. J. M. Gibbon, homme de Lettres, Surintendant
de la publicité de la compagnie C. P. R.
En haut d’une montagne, une artiste nature,
De son ciseau géant, a taillé les contours
D’un château féodal. Une étrange sculpture
Festonne les créneaux, les ogives, les tours ;
Du haut des parapets, des chevaliers de pierre
Semblent monter la garde et saluer le Temps,
Unique visiteur de la demeure altière.
Quand l’hiver, à regret, voit le jeune printemps
Déchirer le manteau qui de blanc le recouvre,
L’aigle vient, quelquefois, voler sur les remparts,
Mais la porte, jamais, devant l’homme ne s’ouvre :
La joyeuse arrivée et les bruyants départs
D’un châtelain poudré, suivi d’une cohorte
De hérauts cuirassés, de pages entouré
N’ont jamais résonné sous cette austère porte.
Ses gonds sont de granit et n’ont jamais tourné.
Page vingt-deux