Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/123

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CLYTEMNESTRE


il me faut t’obéir. La parole sensée
s’écoule abondamment d’une noble pensée…
mais s’il était sans cœur, si je n’en obtiens rien,
s’il veut tuer ma fille ? … hélas ! Songes-y bien !
Où, dans quels lieux encore irai-je, infortunée
implorer ton appui contre ma destinée ?

ACHILLE


je veillerai sur vous en gardien vigilant,
selon l’occasion prudent ou violent.
Lorsqu’en votre intérêt, ô reine, je décide
contre une injuste mort et contre un parricide,
y saurais-je manquer ? Et, certe, il ne sied pas
que, cédant au poison d’une âme désolée,
tu portes malgré toi, défaite, échevelée,
tes pas mal assurés au milieu des soldats,
et qu’il en rejaillisse affront et vitupère
sur ce prince fameux, ce Tyndare, ton père.