Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/185

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mais le devin, debout, de se taire commande :
" chefs alliés, dit-il, soldats et nautoniers,
d’un courroux immortel sur ces bords prisonniers,
voyez comme Artémis, sans vouloir davantage,
sans se souiller en vain d’un sang trop généreux,
immole sur l’autel cette biche sauvage ;
la déesse Artémis vient d’exaucer nos vœux.
Courez tous aux vaisseaux et saisissez la rame :
le ciel accorde enfin la perte de Pergame.
Dans les golfes d’Aulis trop longtemps retenus,
aujourd’hui nous fendons les vastes flots chenus. "
ainsi parla Calchas. Par cet heureux miracle,
les dieux ont racheté leur détestable oracle.
Je quitte Agamemnon, je viens te faire part,
noble reine d’Argos, de son prochain départ
et t’apprendre comment ta fille bien-aimée
obtient un beau destin avec la renommée.
Ma bouche est véridique et j’ai mis tout mon soin
a rapporter ces faits dont je parle en témoin.
Certes, ta fille vit parmi les dieux. ô reine,