Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/25

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ils brûlent de venger notre commun outrage.
Je les commande tous, et c’est pour mon malheur,
Vieillard, que j’ai reçu cet éclatant honneur.
Eh quoi ! Nous nous flattons de mettre Troie en cendre
déjà de ses débris nous comblons le Scamandre,
lorsque toujours les vents, suspendus sur les eaux,
dans le calme du port retiennent nos vaisseaux !
Pourquoi cette disgrâce et quel est ce prodige ?
Les rois sont inquiets, tout le camp s’en afflige.
Où sont ces beaux exploits qui nous étaient promis ?
Le ciel va-t-il combattre avec nos ennemis ?
L’un accuse Apollon de nous être contraire,
l’autre Arès, l’autre Zeus, qui tonne sur la terre ;
mais le fils de Thestor, Calchas, le plus fameux
parmi tous les devins favorisés des dieux,
proclame qu’Artémis, d’une offense secrète
contre les Grecs outrée, à ces bords nous arrête,
et que sans balancer nous devons promptement
apaiser d’Artémis le fier ressentiment,
qu’à son autel enfin il faut qu’on sacrifie…