Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/48

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Puisque tu vas revoir ton jeune fils Oreste.
Il te faut cependant un peu patienter :
Car, ressentant l’effet d’une trop longue course,
Sous une ombre légère, au bord frais d’une source,
Ta famille à présent se donne du repos,
Et sa suite avec elle, et les quatre chevaux
Du char, libres du joug, paissent dans la prairie,
Que les grands d’ici-bas ont une heureuse vie !
Entre tous les mortels honorés, glorieux,
Comme un feu dans la nuit ils attirent les yeux.
La foule des soldats, ô Roi, déjà se presse,
Avide d’admirer notre belle princesse.
Apprends que ton dessein, que tu celais si bien,
Fais partout le sujet d’un constant entretien ;
Le bruit est répandu du prochain hyménée,
Mais on ignore à qui ta fille est destinée,
Et chacun sans tarder veut connaître le nom
De celui qui sera gendre d’Agamemnon.
Allons, allons, ô Roi, nous couronner la tête
De feuilles et de fleurs ; il est temps qu’on apprête