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Page:Moréas - Les Stances, 1899.djvu/6

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I


Le grain de blé nourrit et l’homme et les corbeaux,
L’arbre palladien produit la douce olive,
Et le triste cyprès, debout sur les tombeaux,
Balance vainement une cime plaintive.

Hélas ! n’as-tu point vu ta plus chère amitié
Etaler à tes yeux la face du vulgaire ?
Tu ne sais pas languir et souffrir à moitié :
Quand tu reprends ton cœur, c’est qu’il n’en reste guère.

Que ce soit dans la ville ou près des flots amers,
Au fond de la forêt ou sur le mont sinistre,
Va, pars et meurs tout seul en récitant des vers :
Ce sont troupeaux encor les cygnes du Caÿstre.