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Page:Moréas - Premières Poésies, 1907.djvu/116

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C’est la table rustique avec ses nappes blanches
Et les coupes de vins de Crète, sous les branches,
La table à la lueur de la lampe caduque ;

Et tout à coup, l’ombre des feuilles remuées
Vient estomper son front bas, son front et sa nuque
Gracile. La senteur des fleurs exténuées
S’évapore dans les buées
Hélas ! Car c’est déjà la saison monotone,
L’automne sur les fleurs et dans nos cœurs l’automne.
Et ce pendant qu’elle abandonne
Ses doigts aux lourds anneaux à ma lèvre, j’écoute,
J’écoute les jets d’eau qui pleurent goutte à goutte.