Page:Moréas - Premières Poésies, 1907.djvu/35

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OTTILIE


Des lèvres de bacchide et des yeux de madone,
des sourcils bifurqués où le diable a son pleige ;
ses cheveux vaporeux que le peigne abandonne
sont couronnés de fleurs plus froides que la neige.

Vient-elle de l’alcôve ou bien de l’ossuaire,
lorsque ses mules d’or frôlent les dalles grises ?
Est-ce voile d’hymen ou funèbre suaire,
la gaze qui palpite aux vespérales brises ?