J’ai vu enfin Damoiselles et Dames,
Plaisir des yeux et passion des âmes,
Aux visages tant beaux ;
Mais j’en ai vu sur toutes autres l’une,
Resplendissant comme de nuit la lune
Sur les moindres flambeaux.
Et bien qu’ell’ soit en tel nombre si belle,
La beauté est le moins qui soit en elle :
Car le savoir qu’elle a,
Et le parler qui soevement distille,
Si vivement animé d’un doux style,
Sont trop plus que cela.
Sus donc, mes vers, louez cette Louise, etc.
A part deux ou trois voix suspectes, les contemporains de Louise Labé sont d’accord pour célébrer sa beauté et les dons rares de son esprit et de son âme.
Elle était blonde et, sans doute, dans ses yeux, sur les traits fins de son visage, la rêverie cédait tout à coup, mais pour la reprendre aussitôt, la place à un air de vivacité et peut-être de malice, bien capable de redoubler la séduction.
Elle tissait et brodait avec une rare perfection et de façon à gagner le prix contre la fille de Xuthus, Euphro à l’harmonieuse navette, et même la Lydienne Arachné qui osa rivaliser avec Minerve ;