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Page:Moréas - Trois Nouveaux Contes de la vieille France, 1921.djvu/26

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Trois Nouveaux Contes

je vous admire en tout, et que je suis vos conseils. Parlez donc.

— Eh ! bien écoutez-moi : le roi et la reine de ce pays avaient chacun, lorsqu’ils se sont mariés, un enfant d’un premier lit. La reine, une fille, appelée Émeraude : c’est cette princesse aussi sage que belle ; et le roi, un garçon du nom de Léonatus : le plus aimable et le plus vaillant prince de l’univers. Tout de suite ces deux jeunes gens conçurent l’un pour l’autre une amitié extrême, qui avec les années prit de la force. Je dirai même qu’elle changea de caractère ; mais à leur insu ; tant ils ont le cœur innocent et sans méfiance. J’ai résolu donc de les éclaircir sur leurs sentiments et d’être cause de leur félicité. Je crois tenir l’occasion. Voici