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Trois Nouveaux Contes

de telle manière qu’ils les ont brisés et fendus.

Le bois de leurs lances avait résisté au choc ; quant à eux ils furent renversés sur le sable. N’ayant ni ami ni compagnon pour les aider à remonter, il leur fallut faire comme ils pouvaient.

Quand ils se virent enfin de nouveau en selle, ils rapprochèrent leurs écus de leurs poitrines, et abaissèrent leurs lances de frêne.

Léonatus mourait de honte d’avoir été renversé devant la princesse, son amie. Il se précipite furieux sur son adversaire, qui le reçoit de pied ferme. Cette fois les lances volent en éclats, et le chevalier aux armes vermeilles sent lui échapper les courroies de son écu. Le jeune prince, les yeux fixés sur Éme-