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Trois Nouveaux Contes

assemblé ses Normands, et vous eussiez vu commencer une fière bataille, où maintes lances furent rompues et maints écus percés et les mailles de maint haubert brisées. Mais à la fin, la mauvaise chance s’abattit sur les Normands, et ceux parmi eux qui n’avaient point trouvé la mort, jetèrent leurs épées et crièrent merci à mains jointes. Acelin lui-même, malgré son orgueil, tourna bride et se mit à fuir. Et Guillaume qui le poursuivait, lui dit en se moquant :

— Sire Acelin, pourquoi courez-vous si vite ? Venez au moutier, et nous vous mettrons sur la tête une couronne qui vous fera descendre la cervelle jusqu’aux pieds.

Bientôt Guillaume et Bertrand, son neveu, rejoignent le fuyard, et Ber-