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Page:Moréas - Trois Nouveaux Contes de la vieille France, 1921.djvu/90

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Trois Nouveaux Contes

vérité, j’ai trop longtemps gardé le silence. Je languis, et elle ne connaît point mon cœur. Quelle folie ! Je dois parler ; je lui dirai… Que diras-tu ? Ah ? ton courage te trahira… Eh bien, je lui dirai que je l’aime tant, je lui dirai tout. Mais le commencement me pèse…

Ainsi se plaint Guillaume ; il ne sait que faire. À la fin Amour l’échauffe et le presse. C’est volontairement et non contre son gré que Guillaume vient devant la salle où la Dame se tient d’ordinaire. Doucement, il pousse l’huis.

Par aventure, la Dame se trouvait seule dans la salle ; toutes les suivantes s’étaient rendues autre part, dans une chambre, pour travailler. Elles menaient grande joie, en cousant un