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Trois Nouveaux Contes

amour. Oh ! Dame, je frémis de ma témérité… J’ose enfin vous découvrir la douleur et le martyre que j’ai si longtemps endurés. Ma douce Dame, je me rends à vous, je suis en votre pouvoir. Guérissez la plaie que j’ai si grande dans le cœur ; vous le pouvez seule, et il n’y a point de remède pour me porter secours. Je suis tout vôtre, je le fus, je le serai. Personne ne vivra jamais d’une manière plus douloureuse que celle où j’ai vécu sans vous. Dame, je vous prie et je vous requiers de me pardonner et de m’accorder votre amour par qui je suis dans ce trouble et dans ce tourment.

La Dame écoute la plainte de Guillaume, mais elle ne l’estime pas un denier vaillant.