clarerent pour ce dernier. Enfuite il alla trouver David qui le reçut avec tous les témoignages d’affection , qu’il pouvoit fouhaiter. Mais Joab craignant que le mérite d’Abner ne lui fit obtenir le commandement de l’armée, à fon defavantage, le fuivit comme il fe retiroit ; & l’ayant tiré à l’écart , fous prétexte de lui vouloir parler, il le tua. David reffentit une douleur extrême de cet afflaffinat , & protefta hautement devant Dieu , qu’il n’y avoit point de part. Il ordonna un deuil public pour Abner & lui fit faire des obfeques fi folemnelles, que les perfonnes de la premiere qualite accompagnerent fon corps, & lui-même affifta à cette ceremonie. Il lui fit élever dans Hebron un magnifique tombeau, & graver deffus une Epitaphe, qu’il compofa à fa louange. Quelques Auteurs ont même crû , que ce fut dans cette occalion que David compofa le Pfeaume cxxxviii. Seigneur, vous m’avez éprouvé & vous m’avez connu , etc. pour témoigner devant Dieu & devant les hommes , qu’il n’avoit point commandé une action fi infame. *II. des Rois, 3. Jofeph. li. 7. Ant. c. I. Torniel & Salian , in Ann. Vet. Teft.
ABNOBE ou Abenow, Abnobi, & Abnobe, Montagnes d’Allemagne entre les rivières du Rhin, d’un côté, & du Neker, de l’autre. Les habitans les nomment en certains endroits Die-Baar. Ortelius dit, qu’il y en a d’autres de ce nom dans le pais de Hesse.
- Pline, l. 4. c. 12. Cluvier.
ABO, Aboa, ville de Suéde, capitale de Finlande, avec Evêché Suffragant d’Upsal. Elle est sur la Rivière d’Aurojoki, & sur la mer Baltique au commencement du Golphe de Finlande, où elle a un très-bon Port. On dit, qu’au Sudest de ce Port dans le Golphe de Finlande, il y a un rocher au milieu de la mer, & que les mariniers, qui y passent près, ont remarqué, que dans ce moment l’aiguille de leur boussole ne regarde plus le Nord, comme si elle avoit perdu cette qualité. Ce qui fait croire, qu’il y a quelque mine d’aimant dans ce rocher, comme il y en a dans le reste du païs. (Le siège d’un Evêque Suffragant d’Upfal y fut établi en 1158. par le Pape Adrien IV. & la Reine Christine y fonda aussi une Université en 1640. Cette Ville fut presque toute consumée par un incendie qui y arriva l’an 1678. * Baudrand. SUP.)
ABOASSAR, Arabe. Cherchez Albumazar.
ABOCHARANA, Ville de l’Arabie Heureuse, est située sur une haute montagne, où l’on ne peut aller que par un chemin étroit, qui durant sept mille pas peut à peine souffrir deux hommes de front. C’est le lieu où se garde le thresor du Sultan. * L. Barth. Hist. de l’Arabie Heureufe, l. 2. chap. 5. SUP.
ABODRITES, peuples d’Allemagne, du temps de Charlemagne. Ce sont proprement ceux qui habitent présentement dans le duché de Meckelbourg, & aux environs, près de la Mer Baltique. * Bertius, en sa carte de l’empire de Charlemagne.
[ABOEOCRITE, Chef des Béotiens, défait à Cheronée par les Etoliens, avec mille des siens, du tems d’Aratus Chef des Achéens. Plutarq. dans Aratus.]
ABOYA, Aboy, ville d’Irlande, dans la Province de Meath.
ABORAAS, ville. Cherchez Abaraus.
ABORAS, Aborras ou Chaborras, que quelques-uns nomment Giulap, & d’autres Hormitz , Rivière de la Mesopotamie.
ABORIGINES, anciens peuples d’Italie. On estime qu’ils furent ainsi nommez, comme qui diroit vagabonds & sans origine. Le Befose [d’Annius de Viterbe] & quelques autres croyent, qu’ils vinrent en Italie, par ordre de Cham. Genebrard soutient, que c’étoient de ces peuples, que Josué avoit chassez de Chanaan. Tite- Live s’attache au sentiment de ceux qui les font venir d’Arcadie ; & Denys d’Halicarnasse ajoute, que ce peuple fut nommé Aborigine, comme qui diroit ab origine, parce que les peuples du Latium en tiroient leur origine. Justin prétend que Saturne fut leur premier Roi, & d’autres croyent, que Janus, avant Saturne, separa ses Sujets, & qu’il nomma Janigenes de son nom, ceux qui avoient de la vertu ; & que renvoyant au delà du Tibre les vicieux, il les appella Aborigines, comme qui diroit un peuple detestable haborranda gens. Mais, quoi qu’il en soit de ces différentes origines, il est sur, que les Aborigines furent depuis appellés Latins du nom de Latinus leur Roi ; qu’ils se joignirent à Enée, & que la ville de Rome fut bâtie dans le pais qu’ils habitoient. * Berofe, li. 5. Justin, li. 43. Tite-Live, li. i. Denys d'Halicarnasse in Ant. Rom. & l'Auteur de orig. gent. Rom. &.
ABRACADABRA, ou plûtôt Abrasadabra, car on le trouve écrit ainsi en caracteres Grecs, où le C est l’ancien S, qui vaut S. C’est un mot mysterieux, auquel les superstitieux attribuoient une force magique pour chasser les maladies, en le portant au cou, écrit de cette manière,
Serehus Sammonicus ancien Médecin, Sectateur de l’Hérétique Basilidés, qui vivoit dans le second Siècle, a composé un livre des Préceptes de la Médecine, en vers Héroïques, où il marque ainsi la disposition de ces caracteres,
Inscribes charta quod dicitur Abracadabra,
Sæpius & subter repetes, sed detrahe summam,
Et magis atque magis desint elementa figuris,
Singula qui semper raptes, & cætera figes,
Donec in angufium red’igatur littera conum. His lino nexis collutn redimire mémento. lalia languentis conducent vincula collo , Lethalefque abigent {m’tranda potentia) morbos. Wendelin , Scaliger , Saumaife & le P. Kircher fe font donné biea de la peine pourdécouvrirle fens de ce mot. Ce que l’on en peut dire de plus vraifemblable , eft qu’ ABR AS AX , «/S^ <i<7»| eff le nom que Bafilides donnoit à Dieu , voulant marquer par ce nom les trois ceiis foixante-cinq Proceffions Divines qu’il inventait : car « vaut. I. /3, 2. f , 100. a-, zoo. I, 60. Ainfi A i fi z e 100 I 60 fait le nombre de 365- Plufieurs Pères del’Eglife , comme S. Irenée, Tertullien, S. Auguf- tin, lifentABRAXAS,cequi revient au même pour le nombre de 30^.^ mais on trouve fort diftinaemcnt écrit Abpacas en Grec fur l’une des deux pierres precieufes qui ont été découvertes depuis quelque tems, & dont le Cardinal Baronius nous a donné la figure dans le II. Tome de fes Annales, fur l’année 1 2.0. S. Epiphane rap- porte aulîi qu’il a lu AEPACAE. Quoi qu’il en foit, Bafilide, qui etoit difciple de Simon le Magicien , s’adonna fort aux caradleres magiques, & aux moyens occultes de produire des effets extraor- dinaires: & le Médecin Serenus , quifuivoitlesfupeiftitionsdecet Hereharque , forma le nom d’ ABRACADABRA fur celui d’A- BRACAX , ou ’A/3^«(7œ| , & s’en fervit comme d’un prefervatif Se d’un remède infaillible contre les fièvres tierces & demi-tierces. * S. Irenée, lib. r . cap. 1 3 . Tertullien , de Pr^fcript. cap. 46. S. Auguff in. de H<irefad§lHod-vult-Deus, cap.4. S.Epiph. h^ref. 24. Baronius, Annoiio. Spond. Ep’tt.ibid. SUP. ^^BRACAX,ou plutôt Abrasax, nom que FHerefiarque Ba- filide , qui vivoit dans le fécond Siècle , donnoit au grand Dieu , qu’il difoit être la fource de trois cens foixante-cinq Proceffions Di- vines. Plufieurs Pères de l’Eglife lifent ABRAXAS; mais, com- me j’ai remarqué dansl’ArticIe ABRACADABRA, ontrouveen GrecABPAcAE on’Aiîgûiml. S. Jérôme dit qu’Abraxasétoit peut- être le nom de Mithra , ou du Soleil , qui étoit le Dieu des Perfes , & qui dans fa courfe annuelle fait le nombre de trois cens foixante- cinq jours. SUP. ABRADATE , Roi de la Sufiane. Panthée fa femme l’engagea à prendre le parti de Cyrus , & il fut tué dans la première bataille , oà, ilfe trouva. Panthée eut tant de déplaifir , qu’elle fe tua elle-même fur le corps mort de fon mari. Xenophen le rapporte ainfi dans fa Cyropédie, & plufieurs eftiment, que c’eft une fiftion.auffi- bien que le refte de cet Ouvrage. * Xenophon Cyropsd. Lib. vi. & vir, ABRAHAM , Patriarche , naquit dans la ville d’Ur en Chaldée, l’an depuis le deluge383 , de Sem48i ,de 1" Empire des AfTyriens 161 , l’an 1. deNimas, & du Monde 1039. Son père Tharé étoit pour lors âgé, non feulement de 70. ans, comme quelques- uns l’ont penfè, mais de 130. accomplis. Etant parvenu lui-même à cet âge de 70. années, obeïilant à la vocation Divine , il for- tit de fon pais , & alla en une ville de Mefopotamie, nommée dans l’Ecriture Hanan , & par les Auteurs profanes , Charres, où il s’arrêta 5. ans avec fon frère Nachor , jufques à la mort de leur père. Dieu lui ordonna enfuite d’abandonner fes parens,avecpro- meffe de le bénir en fa pofterité. Abraham obéît & vint dans la Palefîine, avec Lot fon neveu, où Dieu lui promit de donner ce pals à fes defcendans. La famine l’ayant obligé de paffer en Egyp- te avec fa famille. Pharaon lui prit Ssra; & la lui rendit d’abord qu’il eut fii qu’elle étoit fa femme. S’étant féparé d’avec Lot, il apprit que Chodorlahomor & quelques autres Rois a voient pillé So- dorae, & qu’ils emmenoicnt fon neveu prifonnier, il fit armer 318. de fes domeftiques , pourfuivit ces troupes, qu’il défît, re- tira Lot de leurs mains, & gagna un grand butin, dont il fit part à Melchifedech Roi de Salem & Prêtre du Très-Haut. Etantâgéde quatre vingts & dix-neuf ans. Dieu lui apparut lafixiéme fois, &■ lui ordonna la Circoncilion , comme une marque de l’alliance qu’ils faifoient entr’eux. Il lui dit encore que Sara auroit un fils que l’on nommeroit Ifaac,dont la pofterité feroittrès-nombreufe» Après cela Abraham fe fit circoncire avec Ifmaël , qu’il avoit eu d’Agar fa fervante, & toute fa famille. L’année d’après Ifaac na- quit, & Ifmaël ayant été chaflTé, il vivoit en paix dans la maifon de fon père. Mais Dieu voulant éprouver la fidélité d’Abraham, lui commanda de lui facrifier fon fils fur la montagne de Moria. Ce S. Patriarche alla avec fon fils fur le lieu , que Dieu lui avoit mar- qué , & fe mit en état d’exécuter fes ordres. Dieu fut touché de la fermeté du père & de la foûmifTion du fils , & ne voulant pas que ce facrifice fut teint du fang de l’Hoftic , il arrêta par un Ange la main d’Abraham , lequel ayant trouvé auprès de ce lieu un bélier embarraffé par les cornes dans un builTon , il l’ofïrit au lieu de fon fils & s’en retourna. Sara mourut quelque tems après , & Abra- ham époufa Chetura& en eut plufieurs fils. Depuis il envoya Elie- zer, natif de Damas , Intendant de fa maifon , dans le pais de Me- fopotamie , pour chercher femme à Ifaac ; & mourut enfin l’an du Monde 12,13. âgé de cent foixante & quinze ans. Il fut enter- ré dans une grotte proche de Mambré , où Sara fa femme avoit été enfevelie. Au refte ce S. Patriarche enfeigna l’Arithmétique, &: r Aftronomie aux Egyptiens , félon Jofeph , _ qui dit , que c’eft par lui que ces Sciences font paflTées des Chaldéens aux Egyptiens, & des Egyptiens aux Grecs. Il cite encore ces paroles de l’Hiftoire de Nicolas de Damas : ie »cot ijibraham efîfort (ékbn v en grande