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Page:Moréri - Grand dictionnaire historique, 1716 - vol. 1.djvu/560

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522 BUV. BUX. BUY. BUZ. BYR. BYS. BYT. BYZ. BZO.

BUVELANT. Cherchez Duvelandt.

BUXTORF, (Jean) Allemand, né dans la Westphalie a vécu au commencement du XVII. Siécle, & s’est aquis une gloire immortelle par l’intelligence qu’il avoit des Rabbins. Il enseigna les Langues Hébraïque & Chaldéïque à Basle avec un très-grand applaudissement, & il a publié divers excellens Ouvrages, comme Bibliotheca Rabbinica. De abbreviaturis Hebræorum. Lexicon Chaldaicum, Talmudicum, & Rabbinicum. Concordantia, &c. Il composa aussi en Allemand un Traité de la Synagogue des Juifs qu’on imprima en 1603. & qui a été traduit en Latin, par David le Clerc, Professeur en Hebreu à Geneve.

BUXTORF, (Jean) fils de ce premier, étoit aussi Professeur des Langues Orientales à Basle. Il a composé divers Ouvrages, dans lesquels il a très-bien soutenu la réputation que son père s’etoit aquise. Nous avons encore de lui Manuale Hebraïcum & Chaldaïcum. Dissertationes. Dizscursus de confusione Linguarum, &c. Il est mort le 16. Août de l’an 1664. M. de Brieux de Caen lui a fait cette épitaphe :

Ingentis patris soboles, Buxtorsius ingens,

Altéra Athenai spes, Bailea, tui.

Ut videt in terris, sibi verba. Hebræa loquenti,

Vix quemquam alternos posse referre sonos,

Regna, ubi siderei cives, commercia sancta,

Exercent linguæ, regna beata petit.

Daniel Toffan publia en 1670. à Bafle l’Oraison funèbre de Buxtorf, qui comprend un abrégé de sa vie avec les éloges que les Savans lui dresserent : ce que nous avons sous ce titre, Danielis Tossani Oratio de vita & obitu Joannis Buxtorsii, unà cum clarorum virorum epicediis.

BUXTORF, (Jean) Il y a eu de ce nom deux savans Professeurs en Langue Hébraïque à Bâle, savoir le père & le fils : personne ne leur dispute le premier rang qu’ils ont tenu dans l’intelligence des Rabbins. Le premier Ouvrage que Buxtorf le père ait composé est son Grand Dictionaire intitulé Lexicon Chaldaïcum, Talmudicum, & Rabbinicum, imprimé à Bâle en 1639. Par les soins de son fils. Ceux qui veulent lire les Rabbins ont absolument besoin de ce Dictionnaire, qui est plus étendu que celui du R. David de Pomis, imprimé à Venise en 1587. Il a aussi donné au public un petit Dictionaire Hébreu & Chaldaïque des mots seulement de la Bible, qui est fort méthodique. On ne peut rien voir de plus achevé que son Thrésor de la Grammaire Hebraïque. Il a aussi fait imprimer à Bâle en 1618. Une grande Bible Hébraïque, avec les Rabbins, les Paraphrases Caldaïques, &la Massore, de la même manière que dans la grande Bible de Venise. Mais Richard Simon ne l’estime pas correcte. On joint ordinairement à cette Bible la Tiberiade du même Auteur, qui est un Commentaire sur sa Massore, où il traite à fonds de cette Massore selon la pensée des Rabbins & il y explique en Latin les termes de cette Massore qui sont assez difficiles, ayant suivi R. Elias Levita pour l’explication de ces sortes de termes, Il a aussi publié une Synagogue Juive, où il expose les cérémonies des Juifs : mais ce dernier Livre, qui est rempli de railleries n’est pas judicieux ; s’étant quelquefois attaché à ce qui rend les Juifs ridicules & à la bagatelle. Le petit abrège de Léon de Modene sur cette même matiere, qui a été traduit par Richard Simon, est beaucoup meilleur. Nous avons encore quelques autres Livres du même Auteur, entr’autres, sa Bibliotheque des Rabins, qui est un Ouvrage curieux ; mais on a fait beaucoup d’autres découvertes depuis ce tems-là sur cette littérature. Ceux qui veulent apprendre a écrire en Hébreu peuvent se servir d’un Recueuil de Lettres Hébraïques qu’il a publié sous ce titre, Institutio Epistolaris Hebraïca.

Jean Buxtorf le fils n’a pas eu une moindre connoissance de la Langue Hébraïque & des Rabbins, que son pcre, comme un grand nombre d’Ouvrages qu’il a composez sur cette matière en sont des preuves évidentes. Il a traduit quelques Rabbins, & entr’autres le More Nebokim de R. Moïse, & le Livre intitulé Cozri. Il a aussi travaillé sur la Grammaire Hébraïque & sur la Chaldaïque & Syriaque. Il a de plus donné une Concordance Hébraïque qui est estimée. Comme il a été héritier des sentimens de son pere, aussi-bien que de sa grande littérature Juive, il a défendu contre Louïs Cappel l’antiquité des points voyelles du Texte Hebreu de la Bible, dans un Livre intitulé Tractatus de punctorum vocalium & accentuum in Libris veteris Testamenti Hebraicis origine, antiquitate & auctoritate, imprimé à Bâle en 1688. Il y a un grand nombre de passages des Rabbins citez dans ce Livre, il a aussi écrit un Ouvrage beaucoup plus considerable contre la Critique du même Louïs Capel avec ce titre, Anticritica, seu vindicia veritatis Hebraïca adversus Ludovici Cappelli Criticam, quam vocat Sacram, à Bâle en 1653. Il a enfin composé plusieurs Dissertations sur différentes matières qui regardent la litterature Juive, danslaquelle il a excellé. Plusieurs Savans, qui louent cette littérature Rabbinique de ces deux grands hommes, n’aprouvent pas toujours leur jugement. Ils croyent que ces Auteurs n’ont pas fait le choix des bonnes opinions, donnant trop au Rabbinisme ; qu’au contraire Louis Cappel, qui savoit moins d’Hébreu & de Judaïsme qu’eux, a composé de meilleurs Ouvrages sur les mêmes matières, & qui sont plus estimez de tous les habiles gens. Ils disent de plus que cet entêtement, où sont aujourd’hui la plupart des Théologiens d’Allemagne & ceux de Genève, à l’égard des points-voyelles de la Langue Hebraïque, vient de ce qu’ils ont suivi l’opinion des deux Buxtorfs, & qu’ils sont entrez aveuglément dans leurs sentimens, n’étant pas capables d’approfondir une matière aussi difficile qu’étoit celle-là. Ce qui contribua aussi beaucoup à faire valoir l’opinion des Buxtorfs. fut qu’elle étoit favorable aux principes des nouveaux Réformateurs qui croyoient que c’étoit un effet de la Providence de Dieu, laquelle avoit, disoient-ils, conservé la Bible exempte des plus petites fautes par le


moyen de ces points. Ces savans Critiques ajoutent que dans le Livre de Buxtorf le fils, contre l’arcanum punctationis de Cappel, on n’y trouve autre chose qu’une vaine érudition Juive, dont on ne peut rien conclure. Ils louënt davantage l’Anticritique du mêmeBuxtorf, qui mérite selon eux d’être luë, principalement dans les endroits où il confère le Texte Hébreu avec les anciennes versions, & où il examine les diverses leçons qui ont été avancées par Cappel : mais avec tout cela, ils remarquent qu’il y a un grand nombre d’erreurs dans ce Livre, que l’Auteur n’a pas voulu corriger, parce qu’il a persisté à défendre ses premières opinions. SUP.

BUYER, ou Boyer, (Guillaume) de Nice en Provence, Mathématicien & Poète, vivoit dans le XIII. Siècle ; Son mérite le rendit cher à Charles II. Roi de Naples & Comte de Provence ; il composa divers Ouvrages en vers & en prose, de la connoissance des mineraux. de la source de plusieurs fontaines, &c. * Nostradamus. Hist. & du Verdier Vauprivas, Bibl.

LE BUYS, petite ville de France dans le bas Dauphiné. Elle est dans la contrée dite hs Baronnies, vers les frontières de la Provence & du Comté Venaissin, située sur la rivière d’Oveze au dessous de Vaizon, qui est sur la même rivière. Le Buys souffrit beaucoup sur la fin du XVI. Siècle, durant les guerres civiles. Gafpard Pape de S. Auban la surprit pour les Huguenots en 1568.

BUZANÇOIS. Cherchez Buzençais.

BUZELIN, (Jean) Jesuite, étoit de Cambrai, & il est mort à Lille en 1626. âgé de 56. ans. Il a laissé divers Ouvrages, Gallo-Flandriæ Descriptio, Annales Gallo-Flandria * Alegambe,Bibl. Script. S. J.

BUZENÇAIS ou Buzanççois petite ville de France dans le Berri, vers les frontières de la Touraine. Elle est située sur la rivière d’Indre qu’on y passe sur un pont, entre Meun sur Indre & Palluau.

BUZYGES, illustre Citoyen d’Athenes, y donna, à ce que l’on dit, l’invention de labourer la terre avec des bœufs. Hesychius. Le nom Grec Βυζύγηζ, est composé de Βούζ bœuf, & de ζιόχ, joug. Ce fut à lui que Demophoon confia le Palladium qu’il avoit reçu de Diomede pour le porter à Athenes. * Polyen, liv. i. Isaac Vossius. SUP.

BY. & BZ.


BYRSA
. Chercher Birsa.

BYRSA, nom que l’on donna à la citadelle de la ville de Carthage en Afrique, au sommet de laquelle il y avoit un temple dédié à Esculape, que la femme d’Asdrubal brûla après la prise de cette ville. Strab. liv. 17. Byrsa en Grec signifie cuir ; & elle fut appellée de ce nom, selon Servius, sur le i. de l’Eneide, parce que Didon, qui suyoit la colère de son frère abordant en Afrique, ne demanda au Roi Iarbas pour la place de la ville qu’elle vouloir bâtir, qu’autant d’espace qu’un cuir de bœusen pourroit contenir ; ce qui lui fut accordé. Et alors l’ayant coupé en courroyes fort minces.elle les joignit l’une à l’autre, & en fit une grande enceinte. Sil. Ital. liv. i.

Tum pretio mercata solum, nova mœnia ponit
Cingere qua secto permissum littora tauro.

Herodien, liv. 5. fait aussi mention de cette ruse de Didon, qu’il faut entendre de l’enceinte de la citadelle, comme Appian l’a remarqué, in Libycis, plutôt que de celle de la ville, comme l’a cru Tite-Live. li. 44. Ce qui a pu donner lieu à cette fable des Grecs, est selon quelques uns, qu’anciennement on se servoit pour monnoye de petits morceaux de cuir marqué ; & que Didon en ayant payé la place pour bâtir la ville, on tourna la chose d’une autre maniere ; les Grecs ayant toujours été féconds en ces fortes d’inventions, en tirant de leur propre Langue les origines de tous les mots. Mais ceux qui ont quelque intelligence de l’ancienne Langue des Phéniciens, que Didon introduisit en Afrique, savent que le véritable nom de la citadelle de Carthage n’étoit pas Byrsa, comme les Grecs le prononçoient, mais Botzra, ou Bosra, c’est-à-dire en Hebreu, une Forteresse, ou une tour. * Strabon, liv. 17. Marmol. liv. 6. ch. 15. SUP.

BYSAS, célèbre Sculpteur natif de l’isle de Naxos, dans la mer Egée, vivoit avant la 55. Olympiade. Il inventa l’usage des petites pièces de marbre taillées en forme de tuiles, pour couvrir les temples & autres superbes édifices. * Pausanias, liv. 5. Elias.

BYZANCE. Cherchez Bisance.

[BYTHUS de Dyrrachium.Auteur Grec citéparP/iwf dans son Histoire Naturelle, Liv.XX'VIII. c. 7. Joannes Harduinus in Indice Auélorura à Pliniolaudatorum.]

BZOVIUS, (Abraham) Religieux de l’Ordre de Saint Dominique, étoit Polonois, & s’étant beaucoup avancé dans les Lettres & surtout dans l’Histoire Ecclesiastique, il s’aquit une grande réputation. Aussi étant venu à Rome, on lui donna un appartement dans le palais du Vatican, où il demeura assez long-tems, jusques à ce qu’ayant été volé, & son valet ayant même été tué par les voleurs, Bzovius se retira dans le Monastere de son Ordre de la Minerve, & y mourut l’an 1637. C’étoit un homme extrêmement laborieux, & qui a composé une si grande quantité d’Ouvrages, que ceux qui viendront après nous, auront de la peine à se persuader que sa vie ait suffi pour cela. Le plus considerable de ses Ouvrages est la continuation des Annales du Cardinal Baronius en IX. Volumes, depuis l’an 1198. jusques à son tems. Bzovius y a tant de soin de parler de ce qui est arrivé aux Dominicains, qu’on peut dire qu’il a autant songé à faire les Annales de son Ordre, que celles de l’Eglise. Il a aussi composé les Vies des Papes en III. Volumes, celle de Paul V. en particulier, &c. Il s’est fait des affaires avec les Cordeliers, au sujet de Jean Scot, le Docteur subtil, dont il parle très-desavantageusement en contre la vérité ; & avec George Hervart au sujet de l’Empereur Louis de Bavière. Et c’est ce qui lui a attiré des coups un peu fâcheux, qu’il a mal parez. * Starovolscius, de illust. Polon. Léon Allatius, in Apib, Urbanis. Janus Nicius Erythræus, Pin. I. Imag. Illust. c. 113. Louïs Jacob, Bibl. Pontif. Le Mire, de Script. S.XVII.


FIN DU TOME PREMIER.