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50 GIO. GIS. GIV. GIU. GLA.

Cadets de laMaifon de France, de la Branche des Comtes d’An- jou, il m.irqua le Septentrion avec une Flcur-de-lys : ce qui a été fuivy pjr toutes les Nations. * M. l’Abbé deChoify , Vie de Salomon. SUP. .

GIONULLUS : Certains volontaires ou avanturicrs dans ! Empire du Turc, qui s’entretiennent à la guerre à leurs propres frais, dans l’efperance d’obtenu- par quelque belle aftion , la iuccellion dcsZaims ou des Timanots, lors qu’ils font tuez a la guerre. Ces gens-là font fouvcnt des choies prefque incroyables, 6i lignaient leur bravoure, en s’cxpofant aux plus grands dangers. On remarque qu’en un fcul jour, on donna un mémeTimar i huit de ces ■ braves,dont les fept premiers furent tuez lucccffivement l’un après l’autre, à un ailaùt qui tut donné par les Turcs en 1663. au fort de Serin dans la Hongrie : de Ibrte qu’il n’y eut que le huitième quiprofitaduTimar.Ies autres n’en ayant reçu letitrc.que pour un moment. On croit que Gwm«//« , vient àcGionun, qui lignifie une impetuolité furieufe, d’où le formeGwna//», c’elt-a-dire, un furieux, qui s’expofe aux plus grands périls fans aucuife coniidcr. Uion. * Ricaut , de l’Empire Ottoman. SUP. GIS ALDE , GisALE ou Gisle , qu’on fait femme du Roi Childeric 111. dit l’idiot. On dit qu’elle fut redufe avec fon mari. C’eli : là l’opinion commune. * Du Chefne, T. I. Aut. Hifl. de Iranc.p.-j^)^. Aventin, &c.

GISCALA (Jean de) fut ainfi nommé de la "Ville de Gifcala dans la Galilée. Il fe fit Chef desFadieux, qui ne vouloient pas rendre cette Ville àTitus,fils de l’Empereur Vefpafien : mais voyant qu’il ne pouvoit refilkr à une armée fi puiffirnte, il s’enfuit la nuit, & le lauva à Jcrufalem, où il attira à fon p.irtila Faètion des Zélateurs, avec lefqucls il profana le Temple & exerça mille cruautez fur les Sacrificateurs &fur le Peuple. Apres avoir foùtenu le Siège de Jerufalem jufqu’a l’extrémité , il fe reijdit aux Romains, & fut condamné à une prifon perpétuelle. * Jofeph, G ;«fr« des Juifs, liv. 4.5.276. SUP.

GISCON, Fils d’Himilcon, Capitaine des Carthaginois, après avoir fait la guerre en Afrique avec beaucoup de bonheur, fut banny par ses Concitoyens, qui étant jaloux de sa gloire, l’accuserent d’avoir injustement fait mourir son frère Amilcar, sous un faux prétexte d’avoir aspiré à la tyrannie. Mais il fut ensuite rappellé dans sa patrie, & les ennemis ayant été livrez à sa discretion, par ordre du Sénat de Carthage, il se contenta de les faire prosterner par terre, & de leur presser le cou de l’un de ses piez ; voulant marquer par cette action, que la plus belle vengeance est d’abattre ses ennemis, & de leur pardonner. Peu de temps après, il fut nommé Général d’une armée pour la Sicile, où étant arrivé, il fit la paix avec Timoleon, Général des Corinthiens, à condition que toutes les Villes, fondées par des Colonies Greques, seroient entièrement libres. * Diodore , liv. 6, Plutarque, in Timolunt. SUP.

GISELE ou GistK de France, fille du Roi Charles k Simple, fut mariée l’an 91Z. àRoIlon leNormand, premier Duc deNorraandie. Charles l’avoit eue d’une première femme , dont le nom ell inconnu. Elle mourut làns pofterité aA-anr fon mari, au fentiment de Dudon, Doyen de faint Quentin.

GISLE. Voyez Hugues Capet.

GISLEMERE. Cherchezjcirelmerc.

GISLENUS. Cherchez Busbec.

GISORS , Ville de France en Normandie , dans le païs du Vexin Normand. Elle eft lituèe fui la petite nvicre d’Epte.à quatorze lieues dd’ans, & elle a Bailliage. Lors que leRoiPhihppe jiugujle & Henri , Roi d’Angleterre , eurent la nouvelle de la prife dejerufakm par Saladin, ils s’abouchèrent l’an 1188. entre Gifors&Trie, Screfolurent de prejrdre la Croix avec grand nombre de Princes , de Seigneurs & de Prélats , pour retirer les faints lieux d’entre les mains des Infidèles. Et en mémoire de cela, ils dreiïerent une Croix dans le Champ, où ils s’étoient croifez, 6c fe promirent mutuellement, delaiffer tous leurs differens, jufqu’au retour de cette fainte expédition. LcsAuteursLatinslanomment Cdforiitim, dfjrotiuméiÇiforinm. VoyeiRoger, en Phit.AuiuJle, du Chefne , &c.

GISELIN, (Viftor) Médecin du Païs-Bas , étoit de Santfott, qui eft un village de Flandres prés deBruges. I ! y naquit en 1543. & érudia à Louvain & puis en France où il fit un grand progrès dans les belles Lettres. Il eft mort en 1591. & a laillé divers Ouvrages en profe 8t en vers. Gifelin publia en IJ64. les Oeuvres de Prudence avec des Notes de fa façon ; & en fit encore fur l’Hirtoire haée de Sulpice Severe. Il fut ami particulier de Julie Lipfe, qui lui écrivoit fouvcnt, comme il paroit par fes Lettres. * Le Mire , in Ebg. Selg. Melchior Adam , in ■vit. Medic.Gcrm. Valere André, Jiibl.Selg. (s’c. [ GIVALIUS, Martyr Africain , fous Diodetien, & dont il eft fait mention dans les Aéles du Martyre de Saturnin , Dat’ivus &c. Voyez Theod.Ru’marti KfkzM^nyram.]

GIVAUDAN ou Gevaudan , Pais de France dans les Cevenes. Il a retenu le nom de fes anciens peuples Gavali, Cabales , ou Gabali. Ce païs a au Levant le Vivarcz & le Velei :

afu Midy les Diocelés de Nîmes & d’Ufez : au Couchant 

le Roùerge : & la haute Auvergne au Septentrion. Il eft diftingué en haut Se bas Givaudan , qui elt prefque tout dans les Ceveues , étant comme enfermé dans de hautes montagnes :

Mende en elt la Ville Capitale : Les autres font Randon, 

connu par la mort du Conneftablc de Guclclin , Sialgues, Marege. Barres renommé par fes Foires, Florac, &c. Le Givaudan eft allez fertile, quoique dans des montagnes. Il foufl’rit beaucoup dans le XVI. Siècle , durant les guerres de la P.cligion. Les Huguenots y commirent de grandes violences. Ce pais a eu autrefois des Comtes particuliers. Le Roi Pépin le G I U. G L A.

prit à Gaïfer Duc d’Aquitaine. Les Comtes s’y établirent depuis dans le IX. Siècle’, ou au commencement du X.Etienne, Comte de Givaudan , vivoit vers l’an 980. il fut père de Philippe mariée à Guillaume III. Comte d’Auvergne, & de Ponce , Comte de Givaudan & de Forez. Il eft parlé de ce dernier,dansuneChartre de l’an loio. rapportée par Juftel dans fon Hiftoire d’Auvergne. C’eft l’Aète d’une donation que ce Comte fait a l’Eghfe de S. Julien de Bnoude , où il fait mention d’Etienne fon père , de fa niere Ahx , de fa femme Theorbergame , de fes fils Etienne ôc Ponce, de fes frères Bertrand & Guillaume, &c. Peut-être qu’un de fes fils eft ce Comte de Forez dont le nom nous eft inconnu , qui fut perc deGuillaume Comte de Lion & de Forez, comme je le dis ailleurs. Si l’autre fils eut le Givaudan,il y a apparence qu’il ne lailVa point de pofterité,parce que Thibaud, Comte de Rhodes, le fut aulii de ce pais. Ce dernier eft crû père deTiburge,Comtelfe de Rhodes 6c de Givaudan, mariée a Gilbert Comte de Provence. On prétend, que Gilbert eut deux filles Douce ScFaydide, qui porta le Givaudan àAlfonce I. Comte de Totfloufe mort en 1147. Ainfi, ce Comté fut depuis réuni à la Couronne en 1171. après la mort de Jeanne héritière de la mailbn de Touloufe,comme je le dis ailleurs. LesEvêques deMcnde,qui prennent le titre de Comte de Givaudan , y avoient quelques droits. Guillaume Durand -appelia en panage le Roi Philippe le Bel , pour les droits de fon EgUlè. * ]]Xe. Hifi.’d' Auvsrt^n. Catei, Hijï. deTol.v Memair. de Lan«itid. Du Fui, Droits du Roi. Noftradamus & Bouche, Hift.deProv. Rufy, Hiji. desComt. de Frov. DeThou, Hift. Ste Marihe, de Epife. Mimât, Strabon, Phne, Cefar, Sidonius Apollinaris. Du Cheiiie, &c.

GIULAP , Rivière. Cherchez Aboras.

GlULIA, ou GuiLA, en Latin ^«//a , petite ’Ville du Royaume de Hongrie , fur le Kerez , & fur la Frontière de Tranfylvanic , prés du Lac Sardud, fut prifç en 1566. par les Turcs , qui l’engagèrent enfuite au Prince de Franfylvanie. Les Turcs y ont eu gatnifon , & l’ont défendue jufqu’en 1693. Elle eft éloignée de vingt milles de Vatadin , qu’elle a au Midy & autant de Scgedin vers l’Orient. Plufieurs croient , que c’eft la même que celle, que les Anciens ont appellce Ziridava. * Ba’4drand. SUP.

GIURY. Cherchez de Longui Claude.

GIUSSANO (Jean-Pietre) étoit de Milan, Il étudia en Médecine, & depuis il quita cette profeflion, pour fe confacrer à Dieu dans l’état Ecclefiaftique. S. Charles , qui avoit beaucoup d’eflimc pour la vertu de Giun"ano , lui oftroit des Bénéfices conliderables, qu’il réfufa, & il eut le même détachcmenj : pour un Evêché, qu’on lui voulut donner. Il vécut quelque temps en communauté avec de faints Ecclefiaftiqucs , & puis il fe retira à la campagne, où il mourut. Un de fes neveux fit réiablirfon tombeau en 1638. Giulfano a écrit divers Ouvrages de pieté, & entre autres la vie de S. Charles. Confultez le Théâtre des hommes de Lettres de l’Abbé Ghilini.

GlUS-CHON , en langue Turque lignifie Ledleur de l’AJccran. 11 y en a trente dans les Molquées Royales, qui Ufent chacun par jour une des 30. feélions de l’Alcoran : de forte qu’ils font enfemble tous les jours la leéture de tout ce Livre. Gim fignifie portion ou feétion : & Chon ou Chan fignifie Leé’teur : comme qui diroit, Leéteur d’une fed :ion. Ils font cette lecture pour le repos des Ames de ceux qui font quelque legs à cette intention , c’eft pourquoi ils lifent proche des Sépulcres, dans les Mofquees ou dans les Turbés. * Ricaut, de l’Empire Ottoman.

UP. 

GLABER RUDOLPHE, Religiaux. du Monaflere de faint Germain d’Auxerre , & puis de Cluni , floriftoit fous le règne des Rois Robert & de Henri I. fon fils. Il travailla à une Hiftoire qui contient ce qui s’eft palTé depuis environ l’an 980. jufqu’au temps auquel il vivoit , fçavoir l’an 1045. On lui attribué encore la Vie de faint Guillaume Abbé de faint Bénigne de Dijon , & qudques autres Traitez. Sigebert eft prefque le feul des Anciens , qui faffe mention de lui. * Bellarmin , au Cal, Baronius , aux Annal, Simler , Voflius.

GLABRIO. Cherchez Acilius.

[GLABRIO accufé d’impiété , c’est-à-dire , de Judaisme ou de Chriftianifme , fous Domitien, & condamné. Jû/M»iEpift. Dionis , in Domitiano. ]

GLACTON (Roger) Provincial des Auguftins d’Angleterre, célebfe par fcs Ecrits. Il a laifl’é des Sermons, des Epîtres, &c.

eft mort vers l’an 1340. 

GLADIATEURS, Wclaves qui aprenoient à fe battre à coups d’épée fous un Maître d’armes , qui les achetoit pour les inftruire , & s’en fervir à divertir le peuple dans les Jeux publics : & les vendoit fouvent à ceux qui failbient des Jeux funèbres. Il y avoit même des peribnnes hb^-es , qui s’engageoient dans cette malheureule profeliion , pour gagner de l’argent. Le Maître des Gladiateurs leur faifoit faire ferment de combattre julqu’a la mort fur peine de perdre la vie par le fer , ou à force de coups de fouets. Il n’etoit pas permis à ces Gladiateurs de fe plaindre , ou de jctter quelque cry , lors qu’ils fe fentoient blelfez : f<c ils étoient obligez de recevoir le coup mortel fans le défendre , quand on leur commandoit de fouft’rir la mort. Ordinairement le Prince ou le peuple donnoit la vie à celui qiù étoit biefle , lors qu’il dédaroit qu’il étoit vaincu , en levant le doigt , & en baiflant les armes , & cette grâce s’appdloit Uiffio. Quelquefois néanmoins il n’y avoit aucune efperance de grâce : mais l’Empereur Augufte défendit cette cruauté , & ordonna que la grâce fût toujours accordée à celui qui la demaudoit. On .... ■ , ’. don-