Page:Moréri - Grand dictionnaire historique - 1759 - vol. 1.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

par an ouvrage qui fut réfuté par une réplique à l’écrit publié par M. Abelli pour défendre son livre de la vie de M. Vincent. Paris 1669, in-4º. 12. Défense de l’honneur de la sainte mere de Dieu, contre un attentat de l’apologiste de Port-Royal, avec un projet d’examen de son apologie. Paris 1666, in-12. 13. Eclaircissement des vérités catholiques touchant le très-saint sacrement de l’eucharistie, contre un livre intitulé : Réponse aux deux traites de la perpétuité. Paris 1667, in-12. 14. Episcopalis sollicitudinis enchiridion, ex insignium antistitum, præsertim D. Caroli Borromœi, theoria & praxi collectum. 15. Les fleurs de la solitude chrétienne, ou méditations sur divers sujets de piété, propres pour les exercices spirituels des retraites. Paris 1673, in-12. 16. Sentimens des peres & des docteurs de l’église touchant les excellences, les prérogatives, & le culte de la sainte Vierge, ou réponse aux avertissemens salutaires, &c. Paris 1674, în-8º. Cet ouvrage ayant été attaqué dans une lettre à M. Abelli touchant son livre des excellences & prérogatives de la sainte Vierge, i674, in-4º. Abelli y répondit par le suivant, 17. Réponse de M. Abelli à la lettre qu’on lui a écrite au sujet des avertissemens. Paris 1674, in-8º. 18. Les vérités principales & les plus importantes de la foi & de la justice chrétienne expliquées clairement & méthodiquement : derniere édition, Paris 1675, in-4º. 19. Eclaircissement utile pour la paix des ames & le soulagement des consciences, touchant la nécessité de la contrition ou la suffisance de l’attrition, pour l’effet du sacrement de pénitence. Paris 1675, in-12. 20. Le visiteur spirituel des religieuses. Paris 1676, in-12. 21. La conduite de l’église catholique touchant le culte du très saint Sacrement de l’eucharistie. Paris 1678, in-12. 22. Couronne de l’année chrétienne, ou méditations sur les plus importantes vérités de l’évangile, in-12. 4 vol. Paris 1679, Bourdeaux 1684. Il y a eu des éditions précédentes. 23. Considérations sur l’éternité, in-12. Paris 1684, Bruxelles 1710. 24. Idée d’un véritable prêtre, en la vie de François Renar, prêtre, directeur des religieuses de S. Thomas. Paris 1691, in-12. M. Dupin, dans sa table des auteurs ecclésiastiques, lui a donné encore les ouvrages suivans. 25. Opuscules spirituels. 26. Manuel de prieres. 27. Instruction sommaire pour la confession. 28. Institution chrétienne. 29. De la vénération & du culte qui est dû aux neuf chœurs des anges. 30. Vies de S. Josse & de S. Fiacre. 31. Avis spirituels. 32. Assurance du salut. 33. Adresse au salut. * Mémoires du P. Niceron, tome XLI. Voyez sur Abelli les remarques critiques sur le dictionnaire de Bayle, par M. l’abbé Joly, chanoine de la Chapelle au Riche de Dijon. On y fait de très-bonnes observations sur ce prélat, pour rectifier ce que Bayle en a dit de peu correct.

ABELLINAS, Abellina Vatlis, grande & belle vallée de la Syrie, située entre les montagnes du Liban & de l’Anti-Liban, est arrosée par la riviere de Farfar, & renferme la célebre ville de Damas. * Baudrand.

ABELINATES, nom de deux peuples d’Italie, dont les uns furent nommés Marses, les autres Protropes, aux environs de la Pouille. * Pline.

ABELLION, divinité dont il est fait mention dans quelques inscriptions trouvées en Aquitaine. Il est probable que c’est un nom du soleil. Les peuples de Pamphilie, & les habitans de l’isle de Crete, l’appelloient Abelion, selon quelques auteurs ; & c’est peut-être de-là que vient le nom d’Apollon, qui dans les premiers temps étoit appellé Apellon par les Romains. * Vossius de Idolol. lib. 2, cap. 17.

ABELLIUS, fils de Romulus, & d’une Sabine nommée Hersilie. Son pere l’appella d’abord Aollius, à cause du grand amas de citoyens qu’il avoit fait, & son nom fut ensuite changé en celui d’Abellius. C’est l’opinion de Zenodote de Trezene, qui, à ce que nous dit Plutarque, n’est pas reçue de tout le monde. D’autres disent qu’il fut fils d’Hostilius & de la même Hersilie. * Plutarque dans la vie de Romulus.

ABELMAIN, dans les Paralipoménes, ou ABELMEA dans S. Jérôme, in locis hebraicis, est une ville de la Palestine, entre Néapoli de Samarie, & Scythopolis de Galilée. Il est parlé, II Paral. XVI, d’un autre lieu de ce nom, dit autrement Abelmaïm, dont Benadad roi de Syrie se rendit maître pour le roi Asa, qui l’avoit appellé à son secours. M. Sanson, Index geogr. croit que cette ville est la même que celle qui est appellée Abel-domus Maacha, III Reg. c. 15, & la même encore qui dans l’écriture est appellée Abela, & dont nous avons parlé à son rang.

ABELMEULA, ABELMAULA ou ABELMEHULA, ville de la demi-tribu de Manassé en-deçà du Jourdain, près de laquelle Gédéon remporta une célébre victoire sur les Madianites. Il y a lieu de croire que cette ville étoit considérable, puisque Salomon en donna le gouvernement à un de ses favoris. C’étoit le lieu de la naissance du prophéte Elisée, qui y fut oint par le prophéte Elie suivant l’ordre de Dieu. * Judic. 7, 25. III. Reg. 4, 12, & c. 19, v. 16.

ABELOITES ou ABELONIENS, cherchez ABELIENS.

ABELSATIM, grande plaine dans la tribu de Ruben, où fut fait le quarante-quatriéme campement des Hébreux, qui s’y arrêterent pour pleurer la mort de Moïse ; ceux de Ruben y bâtirent dans ce temps une ville qu’ils nommerent Abela. * Num. XXXIII, 49.

ABEMERIC, roi de Spazin en Arabie, prit grand soin d’Isak, fils de Monobaze & d’Helene, l’éleva & lui donna sa fille, la princesse Samachoa, en mariage, avec une belle province de son royaume pour sa dot. * Josephe, l. 20, c. 2 des antiq.

ABEN-BOHEN, c’est-à-dire, pierre du pouce, nom que les Israélites de la tribu de Ruben donnerent à la borne qui les séparoit de ceux de la tribu de Juda. C’étoit une grande pierre qui avoit la forme d’un four, & qui paroissoit être de marbre. Elle étoit placée vers l’orient, sur le grand chemin qui menoit à l’Adonis riviere de Phénicie. * Bridenbach. itiner. 6. Hieron. de locis hebr. Masius, in Judic. c. 5.

ABENCHAMOT, capitaine Arabe, & commandant d’un aduard ou bourg dans la Mauritanie, se distingua souvent par sa valeur au commencement du XVI siécle contre les Portugais. Dans une occasion où un de leurs chefs appellé Nugno Fernand d’Atoye, avoit pillé l’aduard d’Abenchamot, & emmenoit prisonniere une de ses femmes ; ce brave Maure rassembla quelques-uns des siens, poursuivit les Portugais de près ; & les harcelant à tout moment, jusqu’à porter sa lance dans leurs escadrons, consoloit sa femme en lui promettant de la tirer de leurs mains. Mais elle demandant permission aux soldats qui la gardoient, de parler à son mari : « Cavalier, qui t’estimes si brave, lui dit-elle, souviens-toi de ce que tu m’as promis tant de fois, lorsque tu me contois ton amour : délivre-moi, ou meurs en ma faveur, & je suivrai ton destin ; mais il y a grande différence entre promettre & tenir. » A ces mots Abenchamot branlant une lance qu’il portoit: « Yoto, lui dit-il, (c’est ainsi qu’on nommoit la belle Maure) je n’ai jamais rien promis que je n’aie exécuté, & je ne changerai jamais ; le jour est encore grand, la victoire est en la main de Dieu, & la force en ce bras. » La Maure désespérée de ces paroles, prend de la poussiere, la jette en l’air, & lui repond: « Tout ce que tu dis là n’est que du vent, il n’y a plus d’Yoto pour toi. » Alors Abenchamot déchaussant un de ses souliers le lui jetta pour gage, & retourna vers ses gens pour les encourager au combat. Animés par ses nouvelles remontrances, ils fondent sur l’arriere-garde des chrétiens, les obligent plus d’une fois à retourner face, & engagent une furieuse escarmouche. Nugno chef des Portugais, pressé par la chaleur qui étoit grande, avoir détaché son haussecol ; Abenchamot qui l’observoit, prend son temps, & lui lance à la gorge un javelot, dont