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ABIBAL, roi de Tyr, fut pere de cet Hiram qui entretint une parfaite intelligence avec Salomon. Joséphe parle de lui dans le premier livre contre Appion, où il rapporte les témoignages de Ménandre & de Dius sur Abibal & sur son fils, & sur les autres rois de Tyr. Abibal régna 53 ans. Il commença à regner la 65 année avant la fondation du temple de Jérusalem, l’an 2962 du monde, 1073 avant Jesus-Christ ; car Joséphe nous assure que Salomon commença à bâtir le temple de Jérusalem la 11 ou la 12 année du regne d’Hiram, fils d’Abibal. * Joséphe, contra Appion, l. 1, c. 5. Marsham. Du Pin, biblioth. des auteurs proph.

ABIBAS ou ABIBON, que l’on prétend avoir été fils de Gamaliel, dont il est parlé dans les actes des apôtres, fut baptisé, élevé dans le christianisme, & passa sa vie en prieres dans le temple. On tient qu’il mourut avant son pere Gamaliel, & qu’il fut enterré à Caphargamal dans le même tombeau que S. Etienne. Cette histoire est fondée sur une révélation que Gamaliel fit en songe à Lucien, prêtre de Caphargamal, le 3 décembre 415. Lucien en a écrit la relation. * Lucien, de Stephano. Avitus. Chronique d’idace & de Marcellin. Photius, cod. 171. Bed. in acta. Les martyrologes. Combefis, de Chrys. Pezron, défense de l’antiquité des temps, c. 2. Tillemont, mém. pour servir à l’hist. ecclésiast. tom. 2. Baillet, vies des saints, au 3 août.

ABIDANAB, cherchez AMINADAB.

ABIDON, cherchez ABILON.

ABIENS, peuples de Scythie, lesquels ayant toujours conservé leur liberté depuis Cyrus, vinrent se soumettre à Alexandre le Grand, lorsqu’il étoit à Maracande, à présent Samarcand. Ce qui fut d’autant plus glorieux à ce conquérant, que les Abiens, extrêmement jaloux de leur liberté, n’avoient jamais fait la guerre qu’à ceux qui avoient voulu y attenter. Homere, qui fait mention de ces peuples, témoigne qu’ils se nourissoient de lait de cheval. * Homer. iliad. 2. Quint-Curt. l. 7. Strab. l. 7.

ABIGAIL, épouse de Nabal, lequel demeuroit dans le désert de Maon, & qui avoit son bien sur le Carmel, homme avare, brutal & malfaisant. David poursuivi par Saül, avoit toujours eu de grands égards pour tout ce qui appartenoit à Nabal. Dans une grande nécessité, ce Prince lui envoya demander quelques rafraîchissemens pour lui & pour ceux qui l’accompagnoient. Nabal ne répondit que par des paroles offensantes : ce qui fit prendre à David le dessein de l’exterminer lui & toute sa maison. Mais Abigail étant venue au-devant de lui avec des vivres qu’elle lui apportoit, calma son juste ressentiment. David en fut charmé, & ne tarda pas à lui témoigner combien elle lui avoit été agréable ; car Nabal étant mort dix jours après, il lui manda qu’il vouloit l’épouser. Abigail témoigna d’abord qu’elle se croyoit indigne de cet honneur : ensuite elle vint trouver David, qui l’épousa la même année de la mort de Samuel, l’an du monde 2975 & 1060 avant Jesus-Christ. * I Regum, 25. Il y a eu aussi Abigail, fille de Naab, sœur de Servia, & mere de Joab. II Regum.

ABIHAIL, pere de Suriel, chef de la famille des Moholites, dont il est parlé dans le livre des Nombres, ch. 3. C’est aussi le nom de la femme de Roboam, successeur de Salomon, II Paralipomenes, 11, & d’un des fils de Simei, I Paral. 2, v. 29. C’est encore le nom d’un fils d’Uri fils de Jara, I Paral. 5, v. 14. Esther étoit aussi fille d’Abihail. * Esther, 2, v. 15, & 9, v. 29.

ABIK, SALAHEDDIN BEN ABIK SAFADI, auteur d’un commentaire fort ample sur le poëme intitulé Lamiat Al-Agen, composé par Tograi. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABIL, ancienne tribu des Arabes, du nombre de celles qu’on nomme Perdues. * D’Herbelot, bibliotheque orientale.

ABILA. Il y a eu en Asie trois villes de ce nom. La premiere dans la Celesyrie, dont Ptolémée, Polybe, & autres anciens auteurs font mention. Eusebe dit qu’elle fut aussi appellée Lysanie, du nom de Lysanias son gouverneur. Son territoire est nommé Abilène dans S. Luc, chap. III, v. 1, & dans Pline, liv. V, chap. 18, en parlant des villes de cette partie de la Syrie que l’on appelloit Decapolis. Abila devint la capitale d’un petit pays érigé en royaume sous le nom de Tétrarchie. Voyez Saumaise sur Solin. La seconde Abila étoit dans la Phénicie ; la troisiéme vers le Jourdain. * Joféphe, antiq. liv. XXIX. chap. 5.

ABILA ou ABILAP, montagne du royaume de Fez, cherchez ABYLA.

ABILAMERODAC, roi de Babylone, est le même que Evilmerodach, cherchez EVILMERODACH.

ABILE ou AVILE, second évêque d’Alexandrie, succéda à Anien l’an 85, & gouverna cette église pendant treize ans, jusqu’à la premiere année de Trajan, & 98 de Jesus-Christ. * Eusebe, hist. & chronique orient. M. Du-Pin, biblioth. des auteurs ecclésiastiques des trois premiers siécles.

ABILON ou ABIDON, ville d’Egypte, où l’épine blanche est toujours fleurie. * Athénée, l. XIII.

ABIMELECH, c’étoit un nom commun à tous les rois de Gerare, comme le nom de Pharaon l’étoit à ceux d’Egypte, & ce nom signifie mon pere est roi. Achis roi de Geth, vers lequel David s’étoit retiré, III. Reg. 21, v. 12, est appellé Abimelech dans le titre du pseaume 33.

ABIMELECH, roi de Gerare, ville entre les déserts de Sur au couchant, & de Cadés à l’orient, dans l’Arabie Pétrée. Abraham s’etant retiré dans ce pgys, fit passer Sara pour sa sœur : elle étoit alors âgée de 90 ans, mais elle conservoit encore toute la fraîcheur de la jeunesse. Abimelech la fit enlever pour en jouir ; mais le Seigneur lui apparut en songe pendant la nuit, & lui dit qu’il seroit puni de mort à cause de la femme qu’il avoit enlevée. Abimelech, qui ne l’avoit point touchée, la rendit aussitôt à son mari ; se plaignant de ce qu’il lui avoit dissimulé qu’elle éwit sa femme, & de ce qu’il disoit qu’elle étoit sa sœur. Abraham s’excusa sur ce qu’elle étoit aussi véritablement sa sœur, étant fille de son pere, & non pas de sa mere, & sur l’habitude où elle étoit de se nommer par-tout sa sœur. Abimelech en rendant à Abraham sa femme, lui fit des présens de brebis, de bœufs, de serviteurs, de servantes, & lui donna mille piéces d’argent, reprochant à Sara la dissimulation dont elle avoit usé avec lui. Il lui permit aussi de demeurer en tel lieu de son royaume qu’il voudroit choisir. Abraham fit des prieres pour Abimelech. Dieu l’exauça, & la femme & les servantes d’Abimelech furent guéries de la plaie dont Dieu les avoit affligées : car Dieu les avoit toutes rendues stériles à cause de l’enlevement de Sara. Genes. 20. Joféphe, à son ordinaire, a ajouté à cette histoire des circonstances de son invention. Il dit que Dieu, pour éteindre l’ardeur de la convoitise d’Abimelech, lui envoya une grande maladie qui mit à bout toute la science des médecins ; & qu’averti en songe de ne rien faire à cette femme, il déclara à ses amis la cause de cette maladie. Cela ne s’accorde nullement avec la narration de Moïse, qui ne parle point de cette punition, & dit au contraire qu’aussitôt qu’Abimelech fut éveillé, quoiqu’il fût encore nuit, ce prince appella tous ses serviteurs pour leur communiquer ce que Dieu lui avoit appris en songe pendant la nuit. Il ne paroît pas même par le texte qu’Abimelech ait été frapé d’aucune incommodité : car quoiqu’il soit dit dans le verset 17, Dieu guérit Abimelech, sa femme & ses servantes, & elles enfanterent, il n’est fait mention dans le verset suivant que de l’incommodité des femmes : Concluserat enim Dominus omnem vulvam domûs Abimelech, propttr Saram uxorem Abrahæ. La guérison consiste, en