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à la place de son frere. * Histoire des Arabes, tomes II à III.

ABOUL-ABBAS-AHMED AL-TENOUCKHI AL-COTHRI, Arabe, auteur d’un livre arabe sur l’excellence & les priviléges des esclaves noirs qui sont eunuques. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABOUL-ABBAS-CASSAB, docteur musulman, célébre pour sa piété, supérieur d’une maison religieuse, s’appercevant un jour qu’un de ses disciples, qui cousoit sa robe de dervisch, recommençoit souvent son ouvrage, parcequ’il ne le trouvoit pas fait assez proprement, lui dit tout bas à l’oreille : Voilà votre idole ; & il s’exprima ensuite plus au long en ces termes : « Le religieux qui s’occupe à coudre sa robe fait une bonne œuvre, s’il le fait par un esprit de pauvreté ; mais si c’est le caprice ou quelque autre passion qui donne le mouvement à la main, l’ouvrage qu’il fait est son idole, & le fil qu’il emploie le tient aussi fortement attaché à lui-même, que pouroit faire la ceinture d’un païen. » * D’Herbelot.

ABOUL-ABBAS BEN MASROUK’, homme réputé saint parmi les musulmans. Sa vie a été écrite par Jaféi, section 132 de son histoire. * D’Herbelot.

ABOUL-ABBAS SCHEHABEDDIN, auteur d’une géographie intitulée Massalec-al-Absar, &c. Il la composa un peu avant l’an de l’hégire 700, qui est de J.C. 1301. * D’Herbelot.

ABOULAHAB, oncle de Mahomet, étoit fort riche & grand persécuteur de son neveu. Il alla un jour avec plusieurs Coraïschites ses parens, qui étoient tous idolâtres, à la montagne de Safa, où Mahomet s’étoit retiré, pour éviter leur colere. Il se l’étoit attirée par les menaces qu’il leur faisoit des châtimens de Dieu, s’ils ne renonçoient à l’idolâtrie. Aussitôt qu’il les eut apperçus, il leur dit : Si je vous avertissois qu’il y a au pied de cette montagne des gens qui vous attendent, & qui doivent vous assassiner à votre retour à la Mecque, ne me croiriez-vous pas ? Ils lui répondirent : Pourquoi non, puisque vous ne passez pas parmi nous pour un menteur ? Mahomet répliqua : Je ne vous dis pas cela présentement, mais je vous annonce de la part de Dieu que si vous ne vous convertissez, vous tomberez dans le plus grand malheur qui vous puisse arriver, qui est celui de l’enfer. Aboulahab entendant ces paroles, fut tellement transporté de colere, qu’il leva de ses deux mains une fort grosse pierre, avec laquelle il prétendoit assommer son neveu, & lui dit : Le malheur dont tu nous menaces tombera sur toi. Mais si les musulmans en doivent être crus, il arriva par la toutepuissance de Dieu qu’en prononçant ces paroles, il tomba mort aux pieds de Mahomet. * D’Herbelot.

ABOULAINA, docteur célébre parmi les Arabes, & qui disoit souvent de bons mots. Moyse, fils du calife Abdalmalek, ayant fait mourir secrétement dans la prison un des amis de ce docteur, & ayant fait courir le bruit qu’il s’étoit évadé, Aboulaïna interrogé sur ce qu’étoit devenu son ami, répondit avec les mêmes termes qui sont couchés dans l’histoire de Moyse le législateur des Hébreux, lorsqu’il y est parlé de cet Egyptien qu’il tua, Moyse le frapa, & il en mourut. Le prince ayant appris ce qu’Aboulaïna avoit dit, le fit venir, & le menaça de le punir, s’il ne retenoit sa langue. Aboulaïna, sans s’étonner, lui répliqua par çet autre verset, qui suit dans la même histoire : Voulez-vous me tuer aujourd’hui comme vous tuâtes hier cet autre homme ? Le prince trouva cette citation si à propos, qu’il modéra sa colere, & résolut de fermer plutôt la bouche de ce docteur par des présens que par des menaces. Une autre fois le calife se plaignit de ce qu’il le faisoit passer pour timide, mais ce docteur l’appaisa bientôt par ces paroles : L’homme véritablement noble est ordinairement modeste & retenu : au contraire l’homme vil & de basse extraction est le plus souvent imprudent & téméraire.

Aboulaïna étoit fort pauvre, & faisoit tous les jours sa cour au visir Ismaël, fils de Bélal. Un jour sa fille, d’une beauté exquise & de beaucoup d’esprit, lui dit : Mon pere, vous allez tous les jours chez le visir, ne lui parler-vous point de vos besoins ? Oui, lui répondit le pere, mais il n’écoute pas ce discours. Mais, lui répliqua-t-elle, ne voit-il pas votre pauvreté ? Comment la verroit-il ? dit le pere, il ne me regarde pas seulement. Alors sa fille lui cita fort à propos ce verset contre les idoles : Ne servez point ce qui n’entend point, ce qui ne voit point, & ce qui ne vous apporte aucun profit. Il y a des vers turcs sur ce sujet, dont le sens est :

C’est une chose digne d’étonnement, que les gens du monde font la cour aux créatures, & abandonnent celle du créateur,
Ils oublient de demander à celui qui est riche,
Et ils cherchent à être secourus de ceux qui sont eux-mêmes dans la nécessité de demander. * D’Herbelot.

ABOULAITH Candi, iman & jurisconsulte célébre parmi les musulmans, disoit que l’homme savant ne doit jamais s’assujétir à l’homme riche, parcequ’il a reçu beaucoup de Dieu, & que l’autre a reçu très-peu ; & il fondoit sa maxime sur ce passage du chapitre des femmes, où il est dit : Les biens de la terre sont peu dé chose ; mais celui à qui la science est donnée a reçu un grand don. Ce docteur a composé un petit livre fort spirituel des préparations à la priere, qui a pour titre Mocaddemat alsalat, & qui se trouve dans la bibliothéque du roi, num. 606. On lui attribue auísi un livre intulé Bostan qui peut être l’ouvrage d’un autre auteur. * D’Herbelot.

ABOULALIAH, jurisconsulte, dont les décisions sont fort estimées parmi les musulmans. Il est cité par les interprétes du chapitre Ansal, où il est traité du partage qu’il faut faire du butin remporté sur les ennemis. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABOULCASSEM, fils d’Obéidallah, premier calife des Fatimites en Afrique, fut envoyé par son pere avec une puissante armée en Egypte pour la conquérir ; mais il fut défait par les généraux de Moctader, calife de la race des Abbassides. Il retourna une seconde fois en Egypte, & prit la ville d’Alexandrie ; mais il ne put la conserver, car il fut défait par Mounas l’eunuque, & contraint de retourner à Caïroan, d’où il étoit paru. Cette seconde déroute arriva l’an de l’hégire 308, selon le témoignage d’Ebn Batrik. Cette année arabique correspond à la 910 de J.C. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABOULCASSEM Sofi, homme fort estimé pour sa doctrine & pour sa piété par le sultan Adhad-ed-doulat. Il étoit chef d’une société de religieux musulmans. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABOULDEM, est le même auteur Arabe, qui est aussi nommé Ibrahim Ben Abdallah al-Hamaovi, natif de la ville de Hama en Syrie, duquel nous avons un tarikh ou histoire arabique. Il mourut l’an de l’hégire 652 ou 642, & de J.C. 1254 ou 1144. Cet auteur est auisi connu sous le nom d’Abu Ishak Ebn Abildem ; & c’est sous ce nom qu’il a composé un autre ouvrage intitulé Adab al Cadhi, c’est-à-dire, des devoirs & des obligations d’un bon juge, suivant les principes de la doctrine de Schaféi. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABOULFADHL-AMED-BEN-MOUSSA-AL-ARBELI, natif d’Arbela en Mésopotamie, auteur de l’abrégé du livre de Gazali, nommé Ahia al Oloum, qu’il a intitulé Rouh-al-Ahia, ce qui signifie l’esprit du livre de Gazali. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABOULFARAGE, cherchez ABULFARAGE.

ABOULFARAH, poëte Persien, originaire de la province de Segestan, d’où vient qu’on lui donne fort souvent le surnom d’Al Segestani ; il étoit très-savant, particulierement dans l’art poëtique, dont il a composé plusieurs traités, & fut maître d’Onseri, qui passe pour le prince des poëtes Persiens. Il s’étoit attaché au service des princes de la famille de Sangiour, qui comman-