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maison d’Autriche, donna au nouvel ordre l’-abbàye de Milleftad, de l’ordre de saint Benoît, & quelques autres biens.. Il voulut qu’il fût gouverné par un grand maître, élu par les chevaliers, du consentement du chef de la maison d’Autriche > Ôc qu’il fûtcompofé de "chevaliers, ôc de prêtres fournis à un prévôt, qui dépendrait lui-même du grand-maître $ il ordonna aussi qu’ils feroient vœu d’obéissance ôc de chasteté s mais non de pauvreté, & il voulut que leurs biens, meubles ou immeubles, appartinrent après leur more à l’ordre. Jean Sibenhirter, qui étoit .grand-maîcre en 1493, donna un grand luftre à l’ordre, en instituant une con frairie de laine George, où toutes fortes de personnes étoient reçues, les uns pour combattre les Turcs, Ôc les autres pour contribuer à la construction du fort. L’empereur MaximilienI approuva cette con frairie ; le pape Alexandre VImoncontenc de la confirmer en ï 494, voulut s’y faire inferire. Les chevaliers qui en étoient les chefs, au lieu d’une croix rouge qu’ils portoient sur leurs foutanes, prirent une croix d’or avec la permission de l’empereur, qui leur donna aussi le droit de porter une couronne &: un cercle d’or à leur chapeau, ou à leur bonnet, avec le titre de chevaliers couronnés, ôc voulut qu’ils précédaient tous les autres chevaliers. Une institution fi magnifique subsista peu. Les guerres qui s’élevèrent en Allemagne aufujetde la religion dans le XVI ficelé, en causerent la ruine. Les princes de la maison d’Autriche s’emparèrent des biens qui étoient sur leurs terres, les autres princes en firent autant » & il n’en restoit plus en 1 598, que la maison de Milleftad, que l’empereur Ferdinand U donna aux Jésuites,

  • Bo’lland. Acta SS. Tom. 5. April.

GEORGE (Saint) confrérie de nobles, inftituce dans le comté de Bourgogne l’an 1 390, par Philbert de Miolans. Ce gentilhomme ayant fait bâtir une chapelle à l’honneur de saint George, proche l’église paroissiale de Rougemont, dont il étoit seigneur en partie, y fit transférer les reliques du saint qu’il avoir apportées du Levant, ôc fonda quelques services & offices, ausquels d’autres gentilshommes s’engagèrent à aflifter ; Il leur plut en même temps de faire quelques reglemens pour leurs aflèmblées, & de former une confrérie dont le fondateur même fut le chef, avec le titre de bâtonier. Elle n’auroit apparemment pas fubfifté jusqu’à cette heure, fi dans une aflèmblée de 1485, on n’avoit ftatué, que chaque confrère auroit rang félon l’ordre de fa réception dans la con frairie, sans égatd aux dignités dont quelques-uns couroient être revêtus. On fixa en même temps ce que chacun, devoir payer pour les frais des aflèmblées, ôc de l’office divin ôc l’on régla que lorsqu’un confrère feroit mort, les autres qui feroient sur le lieu porteraient son corps à l’église, ou s’ils n ’étoient pas en nombre fuffifant, qu’ils l’accompagneraient au moins, jusqu’à ce qu’il fut enterré. On ne s’arrête pas à donner le détail de tous les reglemens qui furent faits alors. On y remarque autant de piété ôc de frugalité que de sagesse : aussi le nombre des confrères qui ne dévoient être que cinquante, étoit augmenté jusqu’à centfept en 1504. L’an 1 569, on ajouta aux anciens statuts, que les confrères feroient ferment de vivre ôc de mourir dans la religion catholique, èc l’oa donna au bâtonier le titre de gouverneur. La confrérie a été appellée quelquefois de Rougemont, à cause que c’étoit à Rougemont •que se tenoient les aflèmblées, mais présentement elles se tiennent dans l’église des Carmes de Befançon. On n’y reçoit personne qui n’aie fait preuve de noblesse.

  • Gollut, Mem. de Bourg, Etat de la confrérie de saint

■George,

GEORGE (Saint) ordre militaire de la république de Gènes. Les chevaliers portent à leur cou une chaîne d’or, où pend au bout une croix d’or émaillée de rouge ; sur leurs manteaux elle est en broderie. Cet ordre est différent d’un autre qu’on voit encore en Aragon, fous le nom de chevaliers dé saint George d’Alfama,

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fondés vers l’an 1201. Benoît antipape reconnu en Aragon pour légitime pontife, incorpora leur ordre à celui de Montefa. * Zurita. Sponde. Favin.

ROIS ET PRINCES.

GEORGE-LOUIS, dont nous avons rapporté les ancêtres à l’article ANGLETERRE, duc de BrunfVick-LunebourgHanover, électeur de l’empire, & premier

du nom roi de la Grande-Bretagne & d’Irlande, fut appelle à la fucceflion de cette couronne par un acte du parlement du royaume du 23 mars 170 1, comme le plus proche héritier de la ligne protestante, ôc fut proclamé roi immédiatement après le décès de la reine Anne, le 1 2 août 17 14» Ce prince qui étoit dans ses états en Allemagne, ayant débarqué à Grenwick le 29 septembre, fit son entrée à Londres le premier octobre, ôc fut couronné le 3 1 du même mois, dans l’église de l’abbaye de Westminster, par l’archevêque de Cantorbéri. Il fit d’abord de grands changemens dans les charges, dont tous ceux du parti des Thorys j ou Anglicans rigides, furent exclus, ôc il remit en place tous les anciens ministres, qui avoient été éloignés des affaires, & même privés de leurs emplois, dans les dernières années du précédent règne. Les commencemens du fien furent agités de troubles, fomentés par quelques seigneurs mécontens. La populace se souleva à différentes fois dans plusieurs villes & lieux du royaume, ÔC commit de grands désordres. La ville de Londres même ne fut pas exempte de ces mouvemens populaires, qui furent suivis d’une révolte ouverte en Ecoflè., où les montagnards commencèrent à prendre les armes au mois d’août 17 15. Le comte de Marr, qui avoit été deftitué de fa charge de secrétaire d’état pour l’Ecosse, se mit à la tête des mécontens, ôc fut joint par plusieurs autres seigneurs. Le roi George fie marcher contre eux ses troupes fous les ordres du général duc d’Argile. Il y eut encore un autre soulèvement dans le comté deNorthumberlacd en Angleterre, oùplufieurs seigneurs prirent aussi les armes, ôc entrèrent au nombre* d’environ cinq mille hommes dans le comté de Lancastre. Mais le général Wils ayant alïèmblé un corps de troupes, marcha contre eux, les attaqua Ôc les bloqua dans Prefton le 25 novembre, & ayant été joint le lendemain par le général Carpenter avec quelques troupes, il les obligea de se rendre tous à discrétion. Ce fut dans cette occasion que furent pris entre autres les comtes de Dervenwater ôc le vicomte de Kenmure, ausquels il en coûta la tête. Il y eut dans le même temps une bataille en Ecoflè. Elle fut donnée près de Dumblain le 24 novembre : l’actionne fut point décifive, &les deux partis s’attribuèrent la victoire. Cependant depuis cette affaire, les troupes du roi s’emparèrent de diverses places sur les rebelles, dont le parti ne put se relever de l’échec qu’il avoit souffert à Prefton. L’arrivée du prince prétendant, qui débarqua en Ecoflè le 5 janvier 1 71 6, ne fut pas capable de rétablir leurs affaires : au contraire elles allèrent depuis de plus en plus en décadence, ôc le duc d’Argile s’étant mis en marche le 9 février avec une armée composée de dix mille hommes de troupes réglées, outre les milices, avec deux ou trois mille

{ùonniers-, pour aller faire le siége de la ville de Perth a es rebelles lui en épargnèrent la peine, l’ayant abandonnée à son approche, ôc les autres villes & lieux qu’ils occupoient. La plupart de leurs chefs se retirèrent dans les montagnes ; ôc le reste se difperfa, de forte que le prince prétendant se voyant ainsi abandonné, fut contraint de prendre le parti de la retraite. Il s’embarqua le 15 février xji6, avec le comte de Marr, ôc quelques autres seigneurs. La rébellion d’Ecosse étant prefque éteinte, le duc d’Argile chargea le général de Cadogan d’achever de fou mettre ce qui restoit de mécontens, ce qu’il fit heureusement, ôc la tranquillité fut rétablie dans le royaume. Il en coûta la vie à quelques-uns de ceux qui avoient été pris les armes à la main, tant à Prefton, qu’à Dumblain, mais le roi George.