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LIVRE I.

de ses clients qu’en leur donnant des maladies plus graves, passe pour ignare et imbécile ; avouez donc, ô vous qui ne savez gouverner qu’en enlevant aux citoyens la subsistance et les commodités de la vie, avouez que vous êtes indignes et incapables de commander à des hommes libres. Ou bien, corrigez votre ignorance, votre orgueil et votre paresse ; voilà ce qui excite à la haine et au mépris du souverain. Vivez de votre domaine, selon la justice ; proportionnez vos dépenses à vos revenus, arrêtez le torrent du vice, créez des institutions bienfaisantes qui préviennent le mal et l’étouffent dans son germe, au lieu de créer des supplices contre des malheureux qu’une législation absurde et barbare pousse au crime et à la mort.

« N’allez pas ressusciter des lois vermoulues tombées en désuétude et en oubli, et jeter ainsi à vos sujets des pierres d’achoppement et de scandale. N’élevez jamais le prix d’une faute à un taux que le juge flétrirait comme injuste et honteux entre simples particuliers. Ayez