Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

guerre la plus juste et la plus raisonnable est celle que l’on fait à un peuple qui possède d’immenses terrains en friche et qui les garde comme du vide et du néant, surtout quand ce peuple en interdit la possession et l’usage à ceux qui viennent y travailler et s’y nourrir, suivant le droit imprescriptible de la nature.

« S’il arrivait (ce cas s’est présenté deux fois, à la suite de pestes horribles), s’il arrivait que la population d’une cité diminuât à ce point qu’on ne pût la rétablir sans rompre l’équilibre et la constitution des autres parties de l’île, les colons rentreraient en Utopie. Nos insulaires laisseraient périr les colonies plutôt que de laisser décroître une seule ville de la mère-patrie.

« Je reviens aux relations mutuelles entre les citoyens.

« Le plus âgé, comme je l’ai dit, préside à la famille. Les femmes servent leurs maris ; les enfants, leurs pères et mères ; les plus jeunes servent les plus anciens.

« La cité entière se partage en quatre quar-