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Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/160

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Mais les institutions utopiennes rendent ce vice impossible.

« Aux marchés dont je viens de parler sont joints des marchés de comestibles, où l’on apporte des légumes, des fruits, du pain, du poisson, de la volaille, et les parties mangeables des quadrupèdes.

« Hors de la ville, il y a des boucheries où l’on abat les animaux destinés à la consommation ; ces boucheries sont tenues propres au moyen de courants d’eau qui enlèvent le sang et les ordures. C’est de là qu’on apporte au marché la viande nettoyée et dépecée par les mains des esclaves ; car la loi interdit aux citoyens le métier de boucher, de peur que l’habitude du massacre ne détruise peu à peu le sentiment d’humanité, la plus noble affection du cœur de l’homme. Ces boucheries extérieures ont aussi pour but d’éviter aux citoyens un spectacle hideux, et de débarrasser la ville des saletés, immondices, et matières animales dont la putréfaction pourrait engendrer des maladies.