Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/165

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n’ont pas la force de servir se tiennent debout et en silence ; ils mangent ce qui leur est présenté par ceux qui sont assis, et ils n’ont pas d’autre moment pour prendre leur repas.

« Le syphogrante et sa femme sont placés au milieu de la première table. Cette table occupe le haut bout de la salle, et de là on découvre d’un coup d’œil toute l’assemblée. Deux vieillards, choisis parmi les plus anciens et les plus respectables, siègent avec le syphogrante, et de même, tous les convives sont servis et mangent quatre par quatre ; s’il y a un temple dans la syphograntie, le prêtre et sa femme remplacent les deux vieillards et président au repas.

« Des deux côtés de la salle sont rangés alternativement deux jeunes gens et deux individus plus âgés. Cette disposition rapproche les égaux et confond à la fois tous les âges ; en outre elle remplit un but moral. Comme rien ne peut se dire ou se faire qui ne soit aperçu des voisins, alors la gravité de la vieillesse, le respect qu’elle inspire retiennent la pétulance des