Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
INTRODUCTION.

à tous. Ensuite, elle devient professionnelle et spéciale, et se continue dans les cours publics, ouverts à tous les citoyens, pendant les heures libres.

Les peines des grands crimes sont l’esclavage et les travaux forcés, très rarement la mort, jamais la réclusion permanente et isolée.

Il y a une religion publique tellement simple et générale dans ses dogmes et les cérémonies de son culte, qu’elle ne peut heurter aucune conscience. Toutes les croyances sont protégées et respectées, à l’exception de l’athéisme et du matérialisme. La manifestation des doctrines de cette dernière espèce est prohibée ; on les regarde comme une dépravation attentatoire à l’existence sociale.

Finalement, les institutions utopiennes sont calquées sur la nature humaine, et n’ont en vue que son entier perfectionnement. Elles assurent d’abord à chacun la satisfaction des besoins légitimes du corps ; mais la vie de la chair n’étant que la moitié de l’homme, elles développent aussi soigneusement, chez tous les citoyens, l’exercice des facultés de l’esprit. En sorte que la science, la philosophie, la morale, l’industrie, les arts et la culture font en ce pays de merveilleux progrès.

Les mœurs du peuple utopien sont en harmonie