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Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/214

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« Les fils des esclaves ne le sont point ; et l’esclave étranger devient libre en touchant la terre d’Utopie.

« La servitude tombe particulièrement sur les citoyens coupables de grands crimes, et sur les condamnés à mort qui appartiennent à l’étranger. Cette dernière espèce d’esclaves est très nombreuse en Utopie ; les Utopiens vont eux-mêmes les chercher à l’extérieur, où ils les achètent à vil prix, et quelquefois ils les obtiennent pour rien.

« Tous ces esclaves sont assujettis à un travail continu, et portent la chaîne. Mais ceux que l’on traite avec le plus de rigueur sont les indigènes ; ceux-là sont regardés comme les plus misérables des scélérats, dignes de servir d’exemple aux autres par une pire dégradation. En effet, ils avaient reçu tous les germes de la vertu ; ils avaient appris à être heureux et bons, et ils ont embrassé le crime.

« Il est encore une autre espèce d’esclaves, ce sont les journaliers pauvres de contrées voisines, qui viennent offrir volontairement