Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/238

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sonnelle) soumirent à la domination des Néphélogètes. Cependant, ces derniers étaient loin d’approcher de la situation florissante des Alaopolites.

« C’est avec une pareille vigueur que nos insulaires poursuivent l’injure de leurs amis, même quand il ne s’agit que de leur argent. Ils sont moins zélés pour leurs propres affaires. Arrive-t-il à quelques citoyens d’être dépouillés de leurs biens, à l’étranger, victimes de quelque fourberie ? Pourvu qu’il n’y ait pas eu attentat contre les personnes, ils se vengent du peuple qui a consommé l’outrage en cessant tout commerce avec lui, jusqu’à ce qu’il ait donné satisfaction.

« Ce n’est pas qu’ils aient moins à cœur les intérêts de leurs concitoyens que ceux de leurs alliés ; mais ils souffrent plus impatiemment les friponneries exercées au préjudice de ces derniers, parce que le négociant qui n’est pas Utopien perd alors une partie de sa fortune privée, et que cette perte est pour lui un malheur grave, tandis que l’Utopien ne