Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/254

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attaquer pendant leur retraite, que lorsqu’ils offrent eux-mêmes la bataille.

« Ils ont grand soin de fortifier leur camp par des fossés larges et profonds ; les déblais sont rejetés à l’intérieur. Ces constructions ne sont pas livrées à des manœuvres, mais aux soldats eux-mêmes ; toute l’armée y travaille, excepté les sentinelles qui veillent en armes autour du camp, prêtes à faire avorter un coup de main. Par ce moyen, et avec autant de travailleurs, l’on voit s’achever rapidement, et en sûreté, de puissantes fortifications qui embrassent une immense étendue de terrain.

« Les armes défensives des Utopiens sont très solides, et cependant elles se prêtent si bien à toutes sortes de mouvements et de gestes qu’elles n’embarrassent pas même le soldat à la nage. L’un des premiers exercices militaires que l’on apprend aux soldats d’Utopie est celui de nager armés. Ils combattent de loin avec le javelot qu’ils lancent vigoureusement et à coup sûr, cavaliers comme fantassins ; et, de près, au lieu de se servir