Page:Moreau, Daverne - Manuel pratique de la culture maraichère de Paris.djvu/12

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de transmettre ses connaissances aux autres par le moyen de la presse, sa famille, ses cultures lui montrent assez qu’il n’a pas de temps suffisant à sacrifier à cet objet.

Mais, en supposant que cette première difficulté ne soit pas insurmontable, en voici une seconde non moins grande. Les jardiniers-maraîchers, ne recevant généralement que les premiers éléments de l’instruction, sont effrayés de la distance qu’ils supposent exister entre leurs connaissances et celles de l’homme lettré qui sait communiquer ses pensées par la presse, et ils croient qu’il faut absolument franchir cette distance pour oser se faire imprimer. Nous avons été longtemps arrêtés par cette idée, et si des amis ne nous eussent pas souvent répété : « Travaillez, prenez de la peine ; apprenez à exercer votre intelligence comme vous savez exercer vos bras, et en peu de temps vous saurez expliquer votre pensée vous-même ; » si, disons-nous, des amis ne nous eussent pas encouragés de cette manière, nous aurions continué de nous taire comme se taisent nos confrères.