Page:Moreau, Daverne - Manuel pratique de la culture maraichère de Paris.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

griffe ; d’autres n’y placent rien ; enfin, à mesure que l’on exécute cette sorte de plantation, on place les châssis dessus, et on couvre avec des paillassons en raison du froid. L’humidité chaude du fumier ne tarde pas à s’élever dans les racines et entre les griffes de l’asperge, à former une atmosphère chaude sous les châssis, à pénétrer toutes les griffes et à les mettre en végétation ; alors les boutons des griffes, qui ne devaient s’allonger qu’en avril ou mai, stimulés par la chaleur et l’humidité, s’allongent successivement et rapidement ; mais leurs jets sont beaucoup plus minces que si les griffes n’eussent pas été arrachées de terre.

Quoique les coffres à forcer l’asperge verte soient plus hauts que les autres, quand l’asperge commence à pousser, il faut mettre des bouchons de paille sous les coffres, pour que le verre des châssis se trouve à 33 centimètres du sommet des griffes, car beaucoup d’asperges ont une longueur de 28 à 32 centimètres lorsqu’on les cueille ; mais en même temps qu’on élève les coffres, il faut remplir les sentiers de fumier jusqu’au haut des coffres, tant pour empêcher l’air extérieur de pénétrer jusqu’aux asperges que pour y entretenir la chaleur : si même, pendant la cueillette, on s’apercevait que la couche ne fournit plus assez de chaleur, on devrait remanier et mélanger du fumier neuf avec l’ancien dans les sentiers, une ou deux fois.

Quinze jours après que les griffes sont placées