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Page:Moreau - La Souris blanche, éd. Glomeau, 1919.djvu/43

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absence. Épouvantée, Angélina se débarrassa des petites mains qui l’enchaînaient et sortit vite. Trop vite, hélas ! car, dans son trouble, elle oublia sa baguette, dont le plus jeune des enfants s’était fait, sans songer à mal, un hochet dans son berceau. Or, vous saurez, ma sœur, qu’une fée qui perd sa baguette est une fée perdue. La pauvre Angélina ne s’aperçut de son malheur qu’à l’explosion de murmures qui salua son retour au palais, car ce fut un grand scandale pour toutes les fées, et une grande joie pour les vieilles, enchantées d’humilier enfin une compagne dont les charmes et la bonté faisaient ressortir leur malice et leur laideur. Quelques jeunes gens aussi, princes, sorciers et enchanteurs, dont Angélina, toute bonne qu’elle était,