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Page:Moreau - Petits contes à ma soeur - 1896.djvu/57

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son château, gémissait de ne pouvoir plus combattre pour son pays et pour son roi… Assis en ce moment dans un grand fauteuil seigneurial, il venait de lire et il froissait en sa main un passage qui confirmait la nouvelle de nos derniers désastres : « C’en est fait du beau royaume de France ! soupirait-il, à moins qu’un ange du ciel n’en tombe exprès pour nous sauver, mais quand viendra-t-il ? où est-il ?

— Tout près de vous, Monseigneur », dit un jeune page qui se tenait appuyé derrière le fauteuil du sire de Baudricourt.

Il se retourna, et vit une belle jeune fille qui venait d’entrer accompagnée d’un pauvre vieillard.

« Messieurs, je suis Jeanne, bergère à Domremy. Or, sachez que Dieu m’a fait savoir et commander que j’allasse devant le gentil Dauphin qui doit être et est vrai roi de France, et qu’il me baillast des gens d’armes, et que je lèverais le siège d’Orléans