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fait ensemble leur projet de s’emparer du trésor de Kruger. Malheureusement pour eux, la lettre enlevée aux messagers du docteur Aresberg ne contenait pas le plan d’Halscopje et il leur restait encore à se procurer ce précieux document avant d’arriver à leur but. Frascani ne pouvait leur être d’une grande utilité, mais comme, la veille de leur embarquement à Boston, il avait surpris, dans un restaurant, une conversation où les aventuriers faisaient connaître trop clairement leur passé et surtout leurs projets d’avenir, ils avaient dû acheter son silence en lui promettant de l’amener avec eux et de lui donner une part dans les bénéfices.

Donc Natsé s’était rendu chez le Dean. L’évêque prit la parole :

— Natsé, asseyez-vous, j’ai à vous parler, j’ai un service à vous demander.

— Monsieur Horner, vous m’avez sauvé la vie, vous pouvez me demander la vie.

— Je ne demande pas tant que cela. Voici de quoi il s’agit.

Il prit la bible, l’ouvrit à la page tachée d’encre, la regarda longuement, comme si c’eût été pour la première fois, puis :

— Vous voyez cette page, Natsé ?

— Oui, c’est la lettre, ou plutôt une copie de la lettre d’Aresberg.

— Oui, c’est la copie de cette lettre. Est-ce tout ce que vous voyez ?

— Non, il y a une tache d’encre sur la marge, à gauche.

— Bien, il y a une tache d’encre. Voulez-vous me dire quand cette tache a été faite ?

— Montrez-moi le livre.