Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 203 —

crifiée, qui l’a abandonnée pour venir se jeter à vos genoux et vous dire qu’il vous aime et qu’il veut mourir si vous refusez de l’entendre…

— Assez, assez, essaya de dire Berthe Mortimer ; allez-vous-en, je sais tout.

— Vous savez tout, et qu’est-ce que vous savez ?

— Je sais, dit Berthe, reprenant courage, que vous êtes un imposteur comme les autres, que vous avez conspiré pour me faire mourir et que, n’ayant pas réussi, vous essayez maintenant de me déshonorer en m’offrant ce que vous appelez votre amour. Allez-vous-en.

Horner s’avança en grinçant des dents ; lui saisissant le bras, il le lui tordit en disant :

— Si vous criez, je vous loge une balle dans la tête.

Et il lui présenta le pistolet que Dolbret connaissait déjà.

— Que voulez vous de moi, au nom de Dieu, est-ce de l’argent, est-ce le secret ?

— Le secret ? vous avez le secret ? Non, vous ne l’avez pas.

Berthe sentit qu’il y allait de sa vie ; l’idée du secret d’Halscopje la frappa, elle s’y rattacha. Elle se disait : Je vais tâcher de discuter cela avec lui ; pendant ce temps, peut-être quelqu’un viendra-t-il. Son cœur se gonflait quand elle songeait que Pierre était peut-être à deux pas de là et qu’il ne la savait pas dans une position si terrible. Cependant elle eut la force de dire à Horner :

— Oui, je l’ai et vous l’aurez, si vous voulez. Demandez-moi tout mon or, toute ma fortune, mais ne me parlez plus de votre amour.