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— Tiens, une cloche électrique qui sonne. Allez donc voir ce qui arrive.

— Natsé retourna sur ses pas ; Minnie était toujours dans l’entrée et la vieille dans le boudoir. Le même bruit de sonnerie frappa encore son oreille ; mais cette fois il était tout près de lui. Il rejoignit ses compagnons immédiatement.

— Eh ! bien ? demanda Ascot.

— Je vois ce que c’est : nous ne devons pas être loin de la chambre de Mortimer ; le timbre a sonné dans le boudoir, ce doit être le malade qui appelle. Du reste les plaintes continuent.

En effet, on entendait vaguement un gémissement. Mortimer devait appeler depuis longtemps probablement, mais, comme on le sait, personne ne pouvait lui répondre.

Ils poussèrent une porte pratiquée dans le mur, à leur droite ; elle céda et, dans l’ombre, il aperçurent une immense salle. Par six fenêtres donnant sur le parc, une lumière blafarde pénétrait à l’intérieur et se reflétait sur de grandes boîtes alignées régulièrement.

— Tiens, Natsé, fit Bilman, voici votre affaire.

— Hein ?

— Voici votre affaire ; si vous voulez accorder des pianos, vous avez là ce qu’il vous faut.

Il frotta une allumette. La petite lueur leur fit voir une longue file de grands pianos à queue rangés comme des cercueils dans un charnier.

— Mais elle avait raison, dit Natsé la demoiselle Berthe, elle avait parfaitement raison. Alors, je ne voit pas pourquoi la vieille a ri si fort en lisant la lettre de sa nièce.

— Tiens, drôle de piano, fit Polson, qui venait d’en ouvrir un, le premier venu, près de la porte.